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L'abbé Gau, juste parmi les nations

Nous avons évoqué le souvenir de ces audois et audoises emportés par la folie meurtrière d'une idéologie instituée par l'Allemagne nazie et soutenue par le gouvernement de Vichy. Par effet domino, certains compatriotes se sont mis à dénoncer des résistants ou des juifs; par instinct de survie, par vengeance, par jalousie ou vraiment par la haine de l'étranger. On oublie trop souvent de mettre en avant, ceux qui au péril de la vie de leur famille, ont caché, nourrit et finalement sauvé des juifs ou des résistants. Parmi la liste des personnes décédées en déportation que nous avons publiée, il y avait sûrement un ou plusieurs de ces héros. C'est l'histoire qui bien des années plus tard se charge de la valeur héroïque de tel ou tel acte, après avoir analysée moult documents et témoignages. Or, l'humilité des "vrais" héros c'est de ne pas revendiquer ce titre, car ils consièrent comme naturel ce qu'ils ont fait. Ils n'ont rien revendiqué quand la guerre s'est tue. Pas une médaille, ni un diplôme... C'est bien au contraire, ceux qui se sont sentis redevables de leur courage qui ont mis tout en oeuvre pour les retrouver et faire inscrire leur nom, au rang de Juste parmi les nations.

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Les 26 justes parmi les nations de l'Aude

Albert Gau (Carcassonne)

Eugène et Marie-Jeanne Bastouil (St-Martin-Lalande)

Juliette Bazille (Carcassonne)

Agnès et Lucien Bertrand (Lagrasse)

Danielle Chamant Chantereau (Carcassonne)

Antonin, Pauline et Juliette Costes (Puginier)

Etienne, Marius, Philippine et Henriette Dès (Arzens)

Louise et Marcel Drugy (Belvis)

Paul et Marie Gründich (Sallèles d'Aude)

Hélène et Louis Guilhem (Alzonne)

Achille et Alphonsine Henry (Carcassonne)

Marie Pech (Arzens)

Georges Roty (Carcassonne)

Jeanne et Marie-Louise Vernusse (Montferrand)

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Abbé Albert Gau (1910-1993)

Ce prêtre très actif dans les mouvements de jeunes catholiques, est également aumônier dans un lycée de Carcassonne.

Agée de 17 ans, Nicole Bloch lui demande après les rafles de 1942, de l'aider à trouver des caches et de faux papiers pour de jeunes juifs en attendant de leur faire passer la frontière vers l'Espagne. Il accepte aussitôt.
Avec son futur mari René Klein, deux jeunes résistants juifs membres de l'OSE et dans la Sixième, organisation clandestine créée par les Éclaireurs Israélites de France, commencent alors à envoyer à l'abbé des enfants juifs qu'il disperse dans divers institutions religieuses et familles chrétiennes.
Il
joue de ses contacts pour leur fournit de faux papiers, des cartes d'alimentation, des certificats de baptême. Nicole Bloch, quand à elle, prend soin en tant qu’assistante sociale des jeunes planqués en leur rendant régulièrement visite jusqu’à la Libération.

Le centre de jeunesse ouvrière chrétienne qu'il dirige à Carcassonne devient un refuge temporaire pour les jeunes juifs avant leur placement. Il y ouvre même un service de restauration pour les nourrir. Les gendarmes français, tout comme les Allemands y font plusieurs descentes mais ne trouvèrent jamais rien.
A plusieurs reprises, l'abbé
soupçonné en raison des nombreux visiteurs du centre et de son activité accrue, dut fuir les gendarmes français et la Gestapo. Ils ne trouvèrent jamais de faux papiers.

Ce prêtre modeste, dont l'action décisive et courageuse dans le Comité de Libération de l'Aude lui a valu la médaille du
Juste et celle de la résistance, poursuivi son engagement dans le champ politique après la guerre, en mettant au service de ses convictions et de sa région sa force de travail et de persuasion en tant que député de l'Aude à l'Assemblée Nationale ainsi qu'en tant que journaliste et Président des mouvements catholiques de jeunesse.
Il publia de nombreux articles contre le fascisme et le nazisme et en faveur de l'État d'Israël.

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