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Dans l’après-midi du 17 juin 1944, un soldat allemand qui avait déserté son unité de Panzer se présenta au domicile de M. Ferrié à Montirat dans l’Aude. Visiblement, Friedrich Walter ne semblait pas dans son état normal lorsqu’il insista auprès de Mlle Ferrié afin que celle-ci lui cédât un costume civil pour se rendre en Espagne. Comme la jeune femme se refusait à répondre favorablement à sa demande, le soldat se mit à saccager la maison en criant et en gesticulant. Sous le menace de son arme, il échangea alors son portefeuille contre celui de M. Ferrié, qui contenait sa carte d’identité et divers papiers personnels.
Après quoi, cherchant à s’enfuir par tous les moyens, il épaula son fusil et tira en direction d’un motocycliste sans toutefois réussir à l’atteindre. Ce fou furieux, aussi dangereux qu’une bête sauvage traquée, ne s’en tint pas là. Il allait faire une première victime en la personne de Jean Llagonne qui venait d’avertir M. Ferrié que sa maison venait d’être pillée.
Friedrich Walter partit alors sur la route en direction de Monze. En chemin, il rencontra Marie-Paule Fabre et M. Caverivière ; il les força sous la menace de son arme, à l’accompagner. A Monze, il parvint à semer la terreur dans la population et, après avoir saccagé la maison de M. Caverivière, il repartit en direction de l’Alaric avec son otage. La jeune fille de 18 ans n’en menait pas large et par crainte du pire n’osait pas s’écarter de son ravisseur. Alertés, les gendarmes français et la Feldgendarmerie se mirent à la poursuite du déserteur. Mademoiselle Fabre tenta alors de s’enfuir mais le soldat allemand ne lui en laissa pas l’opportunité ; il mit fin précocement à la vie d’une jeune femme de 18 ans, innocente victime de la barbarie nazie et de sa propagande mortifère. Friedrich ne fut arrêté qu’après une chasse à l’homme assez longue et ramené à Carcassonne par la Feldgendarmerie. On ne sait ce qu’il est advenu de lui par la suite.
© L. Petit / Genweb
Un monument fut érigé sur la colline de Monze en mémoire de Marie-Paule Fabre. Son inscription reprend les termes inscrits sur son acte de décès dressé le 19 juin 1944 à Pradelles-en-val où elle était née le 2 août 1926 : « A la mémoire de Marie-Paule Fabre, lâchement tuée par la police allemande le 17 juin 1944 à l’âge de 18 ans. » Or, l’enquête du 14 février 1946 de la Commission sur les crimes de guerres (U.N.W.C.C) révèle les faits et la vérité sur les causes du décès de Mlle Fabre. C’est à la lumière de ces détails que nous avons réalisé cet article qui, pour la première fois, évoque le souvenir douloureux de ce 17 juin 1944 à Montirat et à Monze. Nous espérons que des témoignages viendront enrichir prochainement notre article dans les commentaires de ce blog.
Sources
U.N.W.C.C (United Nations War Crimes Commission) / 14.02.1946
Archives de victimes civiles / Cæn
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