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bornes d'octrois

  • Les anciennes bornes d'octroi de la ville

    Cachées par la végétation et usées par le temps, les bornes des anciens octrois de Carcassonne se sont endormies avec l'espoir qu'un curieux ne les découvre à nouveau. Il y a donc quatre ou cinq ans que Jacques Blanco tenta de faire connaître à qui voulut bien l'écouter, l'existence de ces vieux piliers en grès prélevé sur la carrière de Villegly. Tant et si bien qu'il s'amusa à les recenser : route de St-Hilaire, chemin de Montredon, etc. L'un d'entre-eux servit en réemploi de support à une croix matérialisant une chapelle disparue. Restait encore à s'instruire de l'utilité de ces bornes et d'essayer de comprendre la raison pour laquelle, elles se trouvaient là, en bordure de la route. Tout dernièrement, le fruit de mes recherches a permis de mettre la main sur un vieil article de journaux d'après-guerre. 

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    © J. Blanco

    Borne d'octroi en place, route de St-Hilaire

    M. Achille Alaux avait débuté sa carrière au bureau des Octrois de Carcassonne en 1913, jusqu'à en devenir le chef. Il prit sa retraite en 1948, après que cet office municipal a été démantelé par les gouvernement de Vichy. Grâce aux souvenirs qu'il livra à un journal dans les années 1970, nous sommes maintenant en mesure de pouvoir expliquer l'utilité de ces bornes. 

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    Achille Alaux

    En 1913, la ville de Carcassonne disposait de onze bureaux d'Octrois, en comptant la recette centrale de la mairie. Ils étaient ouverts de 6 heures du matin à 8 heures du soir. Dans la nuit, une brigade de surveillance, un contrôleur et deux employés prenaient la relève. 

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    © Coll. Martial Andrieu

    Employés de l'Octroi de Carcassonne

    Ces bureaux étaient disposés de la façon suivante aux quatre coins de la ville : carrefour de l'avenue Jean Moulin et de l'avenue du général Leclerc, sur la place du Prado à la Cité (wc publics), route de St-Hilaire à l'angle avec le chemin des Ourtets, au quatre chemins à l'angle des avenues Bunau Varilla et Henri Gout. Ce dernier fut scindé en deux en 1914. L'un alla dans la caserne de la Justice (Parc municipal au matériel, avenue H. Gout) et l'autre, route de Limoux au niveau du maraîcher Gélis.

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    © Coll. Martial Andrieu

    L'octroi de la route de St-Hilaire (Disparu)

    On trouvait également des bureaux au Chemin de Serres, contre le pont de chemin de fer de l'Estagnol ; au pont d'Artigues, route de Toulouse ; boulevard de Varsovie, en face du collège du Bastion côté Canal du midi ; à l'entrée de la gare SNCF ; route Minervoise, avant d'arriver à St-Jean (on l'appelait Tourtel) et enfin, à l'abattoir à la route de Montredon (Espace Jean Cau).

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    © J. Blanco

    Borne en bordure de la route minervoise

    Ces bornes avaient pour utilité d'annoncer le bureau de l'Octroi, car elles étaient toutes placées à une distance de 100 mètres de celui-ci. Si les bureaux ont disparu, il est tout de même possible de savoir où ils se trouvaient précisément. Il suffit de prendre un décamètre afin de mesurer la distance. Ces octrois percevaient une taxe pour faire entrer des marchandises en ville. M. Alaux se souvient que pour un poulet ou un lapin, il fallait s'acquitter de deux sous. Les cochons abattus par des particuliers en ville c'était 10 francs les cinq kilos ; 100 kg de bois c'était deux francs. Quand le service des Octrois fut abandonné, les employés ont été recasés à la police municipale et à la voirie.

    Je remercie J. Blanco de m'avoir fait connaître l'existence de ces bornes. 

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