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  • Antoine Bonnaventure Eugène Birotteau, maire sous le Second Empire

    Antoine Bonnaventure Eugène Birotteau naquit à Ganges dans l’Hérault le 18 septembre 1813. Son père Bonnaventure André Félix (1768-1850) avait émigré en Espagne pendant la Révolution française avec un de ses frères, prêtre, qui devint plus tard Vicaire général et Supérieur du Grand Séminaire de Carcassonne. Un autre frère, Jean Birotteau, oncle du personnage dont nous parlons aujourd’hui, est mort sur l’échafaud comme Girondin en 1793 après avoir été arrêté à Bordeaux. Il vota la mort de Louis XVI avec sursis.

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    © Gallica

    A son retour d’Espagne, le père fut nommé Juge de paix à Ganges où il épousa une jeune fille de quinze ans, Rosalie Rébecca Argoin. C’est de cette union que vit le jour le jeune Eugène. Nommé peu de temps après substitut à Perpignan où il ne siégea que quelques mois dans sa ville natale, M. Birotteau, père, occupa en 1821 les fonctions de Président du tribunal civil de Carcassonne jusqu’à sa mort.

    Antoine Bonnaventure Eugène Birotteau, le fils, fit ses études au Petit séminaire de Carcassonne, puis à Toulouse en Droit avant de s’inscrire au barreau de notre ville. En 1848, il épousa la nièce de M. Vigié, Premier Président de la Cour de Montpellier et ami de M. Guizot, ministre de Louis-Philippe. Il allait être nommé avocat-général lorsque la Révolution de 1848 éclata. Eugène Birotteau occupa à Carcassonne le poste de Conseiller de préfecture de 1863 à 1867 sous le Baron Lepic, préfet de l’Aude. Au moment où M. Roques-Salvaza se retira de ses fonctions de premier magistrat de la ville, Birotteau qui avait été conseiller municipal entre 1856 et 1862, prit sa place par décret impérial du 3 avril 1867. Il prêta serment avec ses adjoints J. Satgé et Hippolyte Pattau. Le même année, il fut nommé Chevalier de la Légion d’honneur.

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    Napoléon III

    Les mandats de Birotteau s’achevèrent avec la fin du règne de Napoléon III consécutif à la guerre perdue contre la Prusse. Il avait été élu député de la 1ère circonscription de l’Aude le 23 mai 1869 devant Marcou, Trinchan, Pujol et Fargues. Membre de la majorité gouvernementale, il vota la déclaration de guerre à l’Allemagne.

    On rapporte que dans les premiers jours de 1870, alors qu’il dînait aux Tuileries, un ami se félicitait de sa réussite électorale. Il eut cette réponse prémonitoire : « En effet, j’ai en ce moment quelques satisfactions, mais rappelez-vous bien ce que je vous dis : Je porte malheur à ce que je touche, et l’Empire n’en a pas pour longtemps ! »

    Le 4 septembre n’était pas loin… Avant cette date, le 10 août, les élections municipales allaient avoir raison des anciens membres du conseil municipal. Quatre listes s’affrontèrent (Démocratique, de l’administration, du Comité indépendant, Libérale) avec des fortunes diverses. Si Marcou et trois autres personnes de sa liste furent élus au premier tour, les déboires des sortants poussèrent Birotteau et ses collègues à se retirer dans l’honneur pour le 2e tour. Dans La fraternité, Marcou écrit :

    « Dans ce Waterloo municipal, il restera quelques braves qui voudront mourir dans les plis de leur drapeau. Pour braver le ridicule et les sifflets, il faut, j’en conviens, un certain courage ».

    Le député allait assister à l’effondrement d’un régime qu’il avait soutenu. Son mandat législatif s’arrêta avec la proclamation de la République le 4 septembre 1870. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons dans Carcassonne, une rue du 4 septembre. Antoine Bonnaventure Eugène Birotteau déchu de ses mandats de maire et de député, se fit ensuite élire dans le canton de Saissac en 1871 avant d’arrêter la politique. Il se consacra alors à ses activités au sein de la présidence de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne et de la Société de Secours mutuels Saint-Roch.

    Birotteau

    Caveau de la famille Birotteau

    L’ancien maire de Carcassonne décéda à l’âge de 87 ans, le 30 septembre 1899 à Carcassonne. Il est inhumé au cimetière Saint-Vincent. Homme de la droite bourgeoise de la ville mais empreint d’une grande humanité et catholique pratiquant, la fin de son mandat coïncide avec l’avènement de la République et l’arrivée de la gauche démocratique pour 108 ans (hors période de l’Occupation).

    Sources

    Biographie inédite réalisée à partir de recherches généalogiques et de la presse locale ancienne. Il existait des descendants de la famille Birotteau des Burondières en Bretagne et en Gironde.

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