A l'heure où les grandes banques françaises font le choix de fermer leurs agences afin de replier leurs services sur internet, la Banque populaire de Carcassonne tient encore le coup. Pour combien de temps encore, sachant que la Société générale a fermé ses guichets de la place Carnot et que d'autres lui emboitent le pas ? Moins d'humains, beaucoup plus de machines... et toujours les mêmes tarifs et commissions pour la banque.
La Banque populaire de l'Aude en 1925
Au départ, l'actuelle banque populaire est un groupe mutualiste. Il offre des services aux petits porteurs (artisans, commerçants, professions libérales) n'ayant pas accès aux grandes banques commerciales. C'est la loi de mars 1917 du ministre du commerce Emile Clémentel va indirectement donner naissance aux Banques populaires et à leur statut coopératif. Dans la foulée, une agence ouvre ses bureaux à Carcassonne en 1919, au 1er étage du 6 rue de Verdun, avec un directeur et un seul employé. Il s'agit de la Banque populaire de Carcassonne.
Les locaux de la Banque populaire en 1919
Ce n'est qu'en 1924 que l'agence se déplacera au n°10 où elle se trouve encore aujourd'hui. Ces anciens locaux passeront entre les mains de l'Office régional de banque et d'informations financières. C'est là également qu'Antoine Guiraud de Lévizac possédait son bureau de Courtier en produits agricoles et Me Nogué, avait son étude d'avoué.
Les guichets de la nouvelle agence en 1925
Elle prend le nom de Banque populaire de l'Aude ; ce n'est que dix ans plus tard que l'Ariège sera ajouté à cette dénomination. L'aspect extérieur n'a guère évolué, si ce n'est la disparition de la porte monumentale et l'inscription entre les deux étages.
Les bureaux logaient dans le corps de bâtiment donnant sur la rue. La cour fut fermée avec une verrière et transformée en salle des guichets. La comptabilité se faisait au second étage. Le directeur Ernest Albert habitait dans l'agence.
L'agence de Carcassonne-Verdun
Les transactions bancaires se faisaient à cette époque essentiellement en argent liquide. Des employés, nommés recouvreurs, étaient chargés d'effectuer les encaissements à domicile. D'ailleurs, Jean Ricard et Léon Raynaud résidaient dans l'agence, avec la famille du directeur...
Le Garçon de recettes
Leurs uniformes différaient selon les banques, mais ils étaient généralement bleus avec le sigle de la banque brodé de fil d'or sur le revers du col. La casquette remplaça peu à peu le bicorne, mais sur la carte postale ci-dessus des années 1910 il était encore en usage. Dans une solide sacoche de cuir noir attachée à eux par une chaînette, les recouvreurs transportaient ainsi les valeurs. Imaginerait-on cela aujourd'hui ? Pourtant, ce métier a perduré jusque dans les années 1960.
Sources
Alfred Raucoules / Gambetta - Verdun - Davilla / 1990
Loi de mars 1917 / Emile Clémentel
Histoire des banques mutualistes
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