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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 399

  • Le Centre de séjour du Pont-vieux est une coquille vide

    L'ancien hospice devenu Centre de séjour du Pont vieux est actuellement fermé, depuis l'ouverture d'une nouvelle structure d'accueil des personnes agées, située en bordure de la route de Limoux. On s'est longuement interrogé sur le devenir des bâtiments, offrant une vue panoramique sur la Cité médiévale. Qui allait s'en porter acquéreur ? Plusieurs groupes hôteliers pouvaient prétendre emporter l'affaire, mais le député-maire de Carcassonne indiquait d'emblée qu'il souhaiterait plutôt que la ville gardât l'ancien hospice pour y réaliser un Centre des congrès. Ceci a t-il refroidit les investisseurs ? En tout état de cause, la mairie ne disposant pas des sommes nécessaires, abandonna peu à peu le projet du premier magistrat. Après trois ans, le Centre de séjour du Pont vieux n'a toujours pas trouvé d'acquéreur, malgré une situation immobilière de premier ordre.

    Carcassonne voit double

    L'administration Carcassonnaise a une particularité dont les contribuables se passeraient bien. C'est peut-être une des rares villes de France a construire de nouvelles structures, sans avoir auparavent pris soin de vendre ce qui les précédait. Ainsi avons-nous : deux mairies (rue A. Ramond), deux hôpitaux (Gayraud et Montredon), deux EHPAD (Pont vieux et Prat Mary), deux Agglo (Pierre Germain et la Roseraie)... Sans compter bien d'autres bureaux ou annexes qui pourraient être vendues et constituent des doublons administratifs. Y avait-il urgence à faire bâtir un nouvel hôpital et un nouveau Centre de séjour ? Le premier datait de 1976 et le second de 1986...

    L'ancien hospice

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    Sur la rive gauche de l'Aude, l'hôpital est construit en 1686. Une statue de Saint-Vincent de Paul orne sa façade dont l'entrée s'ouvre sur la chapelle, bénie en 1783. Elle a été rasée lors des travaux de construction du Centre de séjour du Pont vieux vers 1985. Seule la façade sera conservée...

    Plans

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    Rez-de-chaussée en 1963

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    L'ancien hospice était pour ainsi dire une espèce de mouroir où les vieux Carcassonnais pas très fortunés, finissaient leurs jours dans conditions d'hygiène indignes. Cette annexe de l'hôpital général Antoine Gayraud manquait de lits, si bien que les pensionnaires étaient également logés dans l'ancienne maternité. Celle-ci se trouvait sur l'emplacement actuel du parking de l'hôtel des trois couronnes.

    La réfection

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    La réfection et l'humanisation de l'hospice, futur Centre de séjour du Pont-vieux sera réalisée en trois tranches successives mises en chantier en juin 1982, mars 1983 et juillet 1986. Ce programme avait été arrêté par le préfet de l'Aude, le 8 novembre 1978. Il faudra donc attendre sept ans et une subvention de 7 500 000 francs du Ministère des Affaires sociales pour financer la 3e tranche à hauteur de 40% des travaux estimés à 18.750.000 francs. Par délibération du Conseil municipal en date du 10 juillet 1986, la ville de Carcassonne se porte garant de l'emprunt de 1.680.000 contracté par le Centre hospitalier Antoine Gayraud.

    La capacité totale des lits était fixée à 288 : 90 en 1982, 105 en 1983 et 90 en 1986. Toutefois, lors de la dernière tranche le nombre passa de 90 à 66. En effet, le directeur de la DDASS fit savoir qu'il convenait de faire passer les lits de long séjour en lits de Maison de retraite. La mesure fut ainsi enterrinée par le maire avec l'édification de services médico-techniques (balnéothérapie, cabinet dentaire, salle de radiologie, kinésithérapie).

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    Les nouveaux bâtiments sont l'oeuvre de deux architectes : Mlle Cailhau et Monsieur Tran Huy Loc. On peut largement s'interroger sur l'étude menée par ce cabinet en matière d'harmonisation architecturale dans un périmètre historique avec vue sur la Cité médiévale.

    Quel avenir ?

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    © Roger Garcia

    Opération "qui n'en veut" ? Avec 10.000 m2, on pourrait en faire des choses... Tiens, à commencer par loger des familles en attente de logements à loyer modéré. Au lieu de cela, Habitat Audois poursuit à grand renfort de subventions provenant de nos impôts son programme de constructions de logements sociaux. Pourtant, il y en a plus de 4000 dans Carcassonne qui ne sont toujours pas pourvus. A qui donc profite cette manne financière dans une cité minée par les impôts ? Le centre hospitalier propriétaire de l'ancien Centre de séjour aimerait bien le vendre pour apurer les dettes contractées lors de la construction du nouvel hôpital. Sans compter que plus le temps passe, plus le bâtiment décline faute d'entretien et sa valeur immobilière se déprécie. Mais on est riche dans la capitale audoise, n'est-ce pas ?

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  • Et alors, ils ont tous crié à Carcassonne : "Vive Pétain"

    Le 14 juin 1942, soit cinq mois avant que la zone sud ne devienne occupée, une foule de Carcassonnais en liesse s'est rassemblée le long de l'ancien boulevard Jean Jaurès, auquel on a donné depuis 1941 le nom du vainqueur de Verdun. On attend celui qui deux ans plus tôt, acceptant la défaite, avait serré la main d'Adolf Hitler à Montoire, signant l'entrée de la France dans la collaboration avec les nazis.

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    Philippe Pétain,

    chef de l'Etat français

    arrive à la gare en présence de l'Amiral Platon (secrétaire d'état), du Dr Ménestrel (chef de cabinet) et du Commandant Bonhomme (Officier d'ordonnance du Maréchal). La troupe lui rend ensuite les honneurs militaires et le maire Jules Jourdanne, nommé par son gouvernement, l'accueille. Notons que ce dernier fut remplacé de manière arbitraire par Pétain, à la place d'Albert Tomey qui avait été démocratiquement élu. L'antiparlementarisme d'une droite extrème anti-dreyfussarde, héritée de la fin du XIXe siècle étalait au grand jour ses principes politiques, aidée en cela par une certain nombre de parlementaires Radicaux-socialistes ayant voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

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    Dans l'Aude, il s'agit de Jean Bousgarbiès (Parti Radical), Léon Castel (Parti Radical), Jacques Guilhem (Gauche démocratique), Jean Mistler (Parti Radical), maire de Castelnaudary jusqu'en 1942 qui malgré des fonctions sous Vichy entrerera à l'Académie Française en 1966, Clément Raynaud (Gauche démocratique) et Albert Sarraut (Gauche démocratique), directeur de la Dépêche du Midi. Cela n'a pas empêché René Coty de devenir Président de la République en 1954, même s'il s'était rangé ensuite du côté de la Résistance.

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    Le Midi Socialiste

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    Philippe Pétain salue la foule, boulevard de Varsovie.

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    Devant l'ancien couvent de la croix, place Davilla, détruit en 1971

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    Petite visite à la maternité avec M. Lachal, directeur général de la légion française des combattants. On a pris soin de poser sur le lit du bébé, une photo officielle du Maréchal.

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    A la sortie de la maternité de Carcassonne

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    Philippe Pétain, sur l'actuelle place du général de Gaulle.

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    Boulevard Philippe Pétain, face à la Préfecture de l'Aude, le Maréchal et sa délégation défile devant une foule en liesse. Les enfants de toutes les écoles brandissent des drapeaux et chantent la gloire de Pétain. Les adultes crient : Vive Pétain. Les mêmes crieront Vive de Gaulle en 1945. A noter, sous la flèche rouge la présence de René Bousquet, qui se rendra ensuite complice de la déportation des juifs après avoir planifié et organisé la rafle du Vel d'Hiv. Ce dernier siègera au conseil d'administration de la Dépêche du Midi, après 1959. Il sera assassiné en 1989 par Christian Didier avant son procès pour Crime contre l'humanité, ce qui arrangea sans doute les affaires de beaucoup de personnes...

     

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  • Le monument à la Résistance Audoise rejoint Gambetta

    Ce matin, une société de levage a procédé à l'extraction du

    Monument à la Résistance

    situé place Davila  sculpté par René Iché juste après la libération. Selon la volonté de la municipalité de M. Larrat, il va retourner sur son emplacement initial, à l'entrée du Square Gambetta côté avenue Arthur Mulot.

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    En 2003, lors de la construction du parking souterrain, il avait été remisé. Peu de temps avant l'inauguration de l'esplanade à caractère soviétique qui a remplacé le joli square en 2008, ce monument a été déplacé pensait-on d'une manière définitive place Davila, toujours sous la mandature de M. Larrat. Selon un article de l'Indépendant de 2007, les frais de manutention et de scellement ont coûté la somme de 35 000 euros à la ville.

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    Au pied du monument à la Résistance, dans l'ancien Square Gambetta se trouvait une urne. Selon une étude de Léon Riba publiée en 1953, elle avait été déposée lors de l'inauguration du monument en 1948 par des résistants déportés et contenait de la terre du camp de concentration de Buchenwald. Il y a deux ans, je demandais à la ville qu'elle veuille bien dire où avait été remisée cette urne. Les recherches menées dans les services concernés sont demeurées infructueuses. À l'évidence, ce symbole a été perdu voire jeté aux ordures. Cela fait des années que je réclame la constitution d'un commission extra-municipale afin de recenser le petit patrimoine de Carcassonne. C'est comme si je pissais dans un violon, selon l'expression triviale et populaire dans le midi.

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    L'Indépendant avait repris ma demande

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