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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 194

  • Les vieux marchands de bonbons de Carcassonne

    Il est loin le temps où les jeunes carcassonnais se ravitaillaient à la bonbonnerie Marseillaise de M. Raynaud sur le boulevard des tilleuls (Commandant Roumens). C'était au début du siècle dernier, à côté du Bazar du Bon marché et du café du Helder (café des platanes). Jusqu'à la libération et à la destruction du square gambetta par l'occupant, deux kiosques en pierres se tenaient parallèlement au jardin. Le premier, en face du musée était tenu par M. Andrieu. Le second, celui de Mlle Delphine, lui faisait concurrence en face de la maison Lacombe. Faut dire qu'il fallait du stock en réglisses, guimauves et autres sucettes pour les écoliers du groupe scolaire Jean Jaurès, inauguré en 1928. Ces kiosques ont été détruits comme celui qui à l'identique est resté quelques temps après place Davilla.

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    Comme elles étaient délicieuses les sucreries de madame Bourrel... Juste après la guerre, la marchande de bonbons avait posé son étal dans la rue de la gare en face du Continental, pour la grande joie des enfants. Elle vendait des cocos, des bonbons acidulés en forme d'ostie, de la croquande, des sucres d'orge et des cacahouettes qu'elle faisait griller chez le boulanger M. Deveze, 33 rue de Lorraine.

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    Le kiosque du boulevard Marcou face à l'école Ste-Marie auxiliatrice

    Ce kiosque fut construit grâce à une délibération du conseil municipal en date du 9 novembre 1928, avec jouissance pour une période de 20 ans à M. Cros, résidant rue Clémenceau. Le 30 novembre 1948, il devint la propriété de la ville.

    A partir du boulevard Barbès, en face le café du Midi (détruit), il y avait l'étal de madame Gillot surnommée "la japonaise" par les enfants, en raison de sa coupe de cheveux.

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    Le vieux kiosque du Palais de justice qui sera rasé en 1959. On construira à l'opposé celui que nous connaissons aujourd'hui, dans un style plus moderne.

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    Le kiosque de Mariano Ramon contre le mur du portail des Jacobins fut construit en 1909 pour M. Roucairos. On y vendait des journaux et des friandises pour déguster à la sortie de l'école. Il cessa son activité en 1985 et la transmit à Chantal Julien, habitant à Cazilhac. Au début des années 1990, le kiosque sera rasé lors de l'aménagement en surface du parking Jacobins. Il y avait également un kiosque du même style contre le mur du boulevard Marcou, à gauche en haut de la rue de Verdun. 

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    Le marchand ambulant Almazor

    Antonio ALMAZOR, exilé espagnol de Catalogne, arrivé en France dans les années 30 en traversant les Pyrénées à pied, engagé à la Légion étrangère au Barcarès, prisonnier en Allemagne lors de la seconde Guerre Mondiale puis libéré, il s'installa à Carcassonne. Avec son épouse, ils montèrent cette confiserie ambulante. De Castelnaudary, au stade Domairon, à la foire près du portail des Jacobins, ils étaient présents avec leur étal de bonbons de la Pie qui chante... ils faisaient de la Croquande. Présents lors des fêtes foraines, des marchés et sur des points stratrégiques, tous deux ont arrêté cette activité pour sillonner les routes de l'Aude, des Pyrénées Orientales et de l'Hérault avec un "tube" transformé en magazin de quincaillerie...

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    Antoine ALMAZOR, naturalisé français, retourna en Espagne au milieu des années 70 en tant que touriste après la mort de Franco. Certains carcassonnais fréquentant les stades les jours de match se souviennent peut-être de cet étal de confiserie où l'on vendait aussi des sandwichs. Aujourd'hui décédé, Monsieur ALMAZOR est enterré au cimetière de la Conte

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    Coma-Pérez

    Plus bas, en face du portail des jacobins, qui n'a pas connu les bonbons de M. Coma puis de son beau-fils, M. Perez? Monsieur Pérez, ici avec son épouse faisaient aussi des crêpes et de la croquande (nougat caramélisé rougeâtre) pour les foires de la Sainte-Catherine (novembre) ou des comportes (mars). Avec son camion, on retrouvait aussi M. Perez pour les fêtes de la cité sur le jardin du Prado près de la porte narbonnaise. A sa suite, c'est leur employé depuis 23 ans, madame Quirant qui a repris l'affaire.

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    Madame Quirant et sa fille Nicole, ont installé leur camion plus haut en tournant le dos à la caserne Laperrine. Elles ont étoffé leur stock en vendant des frites, Hot-dog, sandwiches Américains... La plus grande partie de leurs clients étaient les militaires du 3e RPIMA. Ils laissaient leurs listes et venaient ensuite se ravitailler chez madame Quirant. Une affaire florissante à cette époque. Puis après la guerre du Golfe, les militaires ont obtenu le droit d'avoir un appartement en ville. L'arrivée des fast-food et des pizzerias à Carcassonne au début des années 1990, a sérieusement fait chuter le chiffre d'affaire de ce commerce ambulant. La construction du parking souterrain a achevé tout espoir de reprise. On a d'abord voulu exclure ce commerce de son emplacement, puis on l'a mis dans une guérite dont l'exiguité ne permettait pas la poursuite de l'activité. Madame Quirant a jeté l'éponge et ainsi disparut le dernier et emblèmatique marchand de bonbons de Carcassonne.

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    L'ancien camion de Mme Quirant ; la cantinière du 3e RPIMA

    On pourra également citer Joséphine qui vers 1955 avait son étal de bonbons et de caramels en face de la clinique St-Vincent, sur le boulevard Jean Jaurès. En haut du boulevard Barbès, les glaces du couple Soler qui habitait rue du Cherche Midi. A côté du collège André Chénier, un marchand de bonbons. Mme Arcas fabriquait des sucres d'orge filants aux belles couleurs pastel. Elle les faisait dans sa cuisine au 9 ou 11 rue fortuné. Vers 13 h 30 les jours d'école, elle allait se mettre à côté de Mme Soler sur le boulevard de Varsovie derrière le monument aux morts.

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  • Jean-François Jeanjean (1877-1956), un historien Carcassonnais oublié

    Jean-François Jeanjean consacra sa vie entière à l'étude historique et plus particulièrement celle de notre département. Erudit doté d'un grand talent littéraire, il se distingue d'abord grâce à la biographie d'Armand Barbès qui sera récompensée par la Société de l'Histoire de la Révolution de 1848. Un premier tome paraîtra en 1909 aux éditions Comely à Paris ; le second, chez Gabelle à Carcassonne en 1947. Jean-François Jeanjean est alors Correspondant du ministère de l'Instruction publique, lorsqu'il est admis en 1912 au sein de l'Académie des Arts et des Sciences de Carcassonne. Il en deviendra le président en 1922, en même temps qu'il occupe les fonctions de conseiller municipal de la majorité Radicale-socialiste du Docteur Albert Tomey. Cet homme très apprécié de ses pairs prononcera l'éloge funèbre du compositeur Paul Lacombe en 1927. Pour un autre Lacombe prénommé Edouard, il avait écrit les paroles occitanes de la chanson "La Carcasssouneso" interprétée par l'Union vocale en 1923. 

    Parmi ses publications

    Armand Barbès Tome 1 / Editions Comely, 1909

    Armand Barbès Tome 2 / Imprimerie Gabelle, 1947

    La dénomination des rues de Carcassonne / CM, 8 juin 1920

    Les étreintes, poésies / Imprimerie Gabelle, 1939

    La guerre de Cent ans en pays audois / Imprimerie Gabelle, 1946

    Guizot et Mahul dans leurs relations politiques / Imprimerie Gabelle, 1916

    Proclamation de la République dans le département de l'Aude / Gabelle, 1920

    Le roman d'amour de Lamartine / Gabelle, 1912

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     En 1927, Jean-François Jeanjean ouvre une librairie-bouquiniste dans la rue de la mairie (Aimé Ramond). C'est d'abord une bibliothèque de location, mais on y trouve également des livres d'occasion à la vente. Quand vient la période de la rentrée scolaire, le magasin connaît une belle affluence. Dans des rayons bien agencés se sont pas moins de 20 000 ouvrages sur des thèmes différents qui sont exposés.

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    Après la mort de M. Jeanjean en 1956, la librairie passera entre les mains de Claude Guillemin en 1963. Les Carcassonnais s'y retrouvent pour acquérir les nouveaux romans primés par le Renaudot, ou le Goncourt. Les amateurs, un peu plus fleur bleue, sont attirés par ceux de Magali ou de Delly. Il y en a pour tous les goûts. Les 2000 abonnés pour 2 francs par an et un droit de location, ne se privent pas. Aux vieux livres a fermé depuis ; elle se trouvait juste en face de l'entrée de l'Hôtel de Rolland (actuelle mairie).

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  • Une pierre bien mystérieuse dans la rue Cros-Mayrevieille

    Les mystères de la Cité médiévale de Carcassonne ne se trouvent pas que dans ses antiques remparts. Au mois de février 1970, des ouvriers de M. François Stacchetti travaillent à la rénovation de la boulangerie de M. Bacharan dans la rue Cros-Mayrevieille.

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    L'ancienne boulangerie Bacharan

    Cette vieille demeure avait appartenue auparavant à la famille Magnou, puis à celle de M. Vidal. Il est question avec l'accord de M. Bourrely, architecte des Bâtiments de France, de donner à son magasin un aspect médiéval. Ceci répond aux efforts des différents organismes souhaitant rendre à la Cité son lustre d'antan. Au cours de cette opération de rajeunissement, il est découvert une traverse d'époque Renaissance datée de 1549. Elle sera placée au-dessus de la porte d'entrée.

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    © Los ciutadins

    La boulangerie Bancharan avant les travaux 

    Par nécessité d'extension et d'unité, M. Bacharan décida d'aménager également un salon de thé. Cette nouvelle transformation permit de découvrir sous un épaisse couche de ciment et de crépi, une inscription portant la date de 1768. Les Bâtiments de France décidèrent d'accorder une subvention à M. Bacharan, ainsi qu'aux commerçants qui animés d'un tel état d'esprit voudront donner à leur magasin et à leur maison, un aspect médiéval.

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    La pierre placée dans le linteau de la porte découverte en 1970

    Cet esprit aurait-il disparu ? C'est ce que l'on croit voir depuis une vingtaine d'années, avec les nombreuses transformations de maisons en magasins ou restaurants. 

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