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La statue d'Armand Barbès

Au mois d’octobre 1883, le Comité pour l’érection de la statue de Barbès, présidé par Marcou, se réunissait afin d’étudier les diverses candidatures de sculpteurs. Parmi les grands noms se trouvaient Théophile Barrau, Bailly, Injalbert, Astruc, Beaux, Menier, Falguières et Millet. Marcou soutenait la candidature d’Aimé Millet car celui-ci avait bien connu Armand Barbès, mais les voix se portèrent vers Falguières qui, pour 25 000 francs, s’engageait à réaliser l’ouvrage. Le statuaire se mit au travail et acheva sa sculpture de trois mètres de hauteur en novembre 1885.

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Déjà des polémiques enflèrent dans la ville concernant le lieu où la statue devrait être exposée sur son piédestal. De prime abord on choisit le square Gambetta, mais ses partisans voyaient semble-t-il d’un mauvais œil que Barbès pût figurer dans un jardin portant son nom. C’est donc sur l’allée centrale du boulevard que l’on décida d’ériger la statue du « Bayard de la démocratie ». Autre polémique… L’affichage d’une gravure de Barbès réalisée par Falguières dans une vitrine du centre-ville, laissait perplexe ceux qui avaient opté pour Millet. Paraît-il que l’on ne reconnaissait pas Barbès sous la plume de ce lui qui devait le sculpter. Ainsi des craintes commençaient à se faire sentir quant à la bonne exécution de l’œuvre.

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Armand Barbès

Le 24 avril 1886, le piédestal accueillait la statue du Républicain Barbès enfin achevée par Falguières. C’était sans compter sur l’action des réactionnaires et des cléricaux qui n’entendaient pas avoir le tribun révolutionnaire, comme voisin de la cathédrale Saint-Michel. Aussi, dans la nuit du 1er mai, le piédestal était recouvert d’encre noire, effaçant les trois dernières lettres du vénéré Barbès. Cet acte fut qualifié d’attentat par les journaux républicains locaux.

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La statue entourée d'une grille avec des bonnets phrygiens

L’inauguration en grandes pompes de la statue eut lieu le 26 septembre 1886. A cette occasion, le gouvernement français ne dépêcha aucun de ses représentants. Il consentit à prêter le concours de la musique de l’Ecole d’artillerie de Castres et du 15e régiment de ligne ; le préfet de l’Aude ne prononça pas de discours. Le cortège formé de nombreuses personnes parmi lesquelles Marcou au bras de Madame Laurent Fages née Barbès, Marty (député) au bras de Madame Boudet née Fages, Louis Barbès, le frère d’Armand, Pierre Quignot, le compagnon de détention de Barbès et tant d’autres, s’élança depuis la mairie, la Grand rue (rue de Verdun), le boulevard du musée (Camille Pelletan) et le boulevard Barbès.

Au pied de la statue, une estrade richement décorée avait été élevée de laquelle on entendit les nombreuses discours ponctués de vibrants vivats. On joua la Marseillaise et une œuvre du compositeur chaurien Pierre Germain. Tout se termina dans l’allégresse avec feu d’artifice, banquet et concerts. Le lendemain, ce joli monde se réunit à Villalier, au domaine de Fourtou près du tombeau du défenseur de la République et de la démocratie.

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A la Libération, on remplaça la statue manquante par une Marianne

La statue resta en place jusqu’en mars 1942, date où la municipalité nommée par le gouvernement de Vichy la fit fondre sur ordre des nazis. Son piédestal deviendra le rendez-vous de toutes les manifestation républicaines, comme celle du 14 juillet 1942 qui fut réprimée par le Service d’Ordre Légionnaire à la solde du maréchal Pétain.

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 La statue érigée en 1952

Il faudra attendre 1952 pour qu’une nouvelle statue soit érigée sur l’ancien piédestal. Elle sera fondue par Yvonne Gisclard-Cau et Paul Manaut car on avait conservé le moule d’origine. Tout ceci fut rendu possible grâce à une souscription publique menée par le Parti Communiste Français. A un détail près… le fusil au pied de Barbès n’a pas été refait.

Statue Barbès

Le tombeau de Barbès à Villalier

Le piédestal de la statue de Barbès est un lieu de rassemblement lorsque la République est attaquée, comme lors des attentats du mois de novembre 2015. Qui dit République, dit démocratie... Barbès symbolise les combats pour la justice sociale et la liberté. Son crédo fut "Vivre libre ou mourir". Il reprend celui des sans-culottes de 1789 :

"La liberté ou la mort"

Sources

La fraternité

Le rappel de l'Aude

Recherches, synthèse et rédaction / Martial Andrieu

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Commentaires

  • Je continue et je continue d’apprendre une tonne de choses sur Carcassonne,aussi passionnantes les unes que les autres. Quel plaisir de vous lire! J’habitais boulevard Marcou en face du Calvaire alors cet article me parle particulièrement.

  • Un ravissant parterre de fleurs l'entourait et remontait vers le calvaire; c'est devenu bien triste! je le voyais chaque semaine de chez mon oncle qui habitait Bd Barbès

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