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  • Maison de la Gestapo: Le silence des associations de combattants

    Lorsque je m'interrogeais sur le profond silence des associations d'anciens combattants ou de déportés de l'Aude, au sujet de la destruction programmée de la Maison occupée par la Gestapo route de Toulouse, je reçus un article de presse de 2004. Il a été publié dans la dépêche à Villeneuve sur Lot (47). A sa lecture, on se doute que l'unification des mouvements de résistance s'est arrêtée après la libération. Chacun le sien, chacun son idée politique. Là, où les associations carcassonnaises se fourvoient c'est que dans la maison de la route de Toulouse, il n'y a pas eu que des républicains espagnols torturés. Nous parlerons bientôt d'Aimé Ramond qui y fut interné et interrogé par Bach et ses sbires.

    Interdits de mourir «pour la France»

    Domence Serveto-Bertran et Jaume Serot-Bernat. Deux noms, sans rien autour. Au milieu des dix «Morts pour la France», ces deux noms sont restés nus. Les républicains espagnols, dont près de 80 000 auraient traversé le département durant la guerre, n'ont pas droit aux honneurs. Et lorsqu'ils accomplissent aux côtés des résistants français des actes héroïques, les uns sont décorés, les autres, ignorés.

    En février 1944, lors de la révolte d'Eysses, les nombreux Espagnols prisonniers prennent part, comme les autres, au soulèvement. Comme les autres, ils subissent les représailles allemandes. Et finalement, deux Catalans figurent parmi les douze fusillés. Domence Serveto et Jaume Serot sont morts pour la France. Mais la France leur refuse ses honneurs. Question de principe.

    «En principe, les étrangers n'ont pas le droit à la mention de «Mort pour la France», explique-t-on au bureau des mentions du ministère de la Défense, sauf s'ils sont engagés à titre étrangers dans l'armée française... Dans l'état actuel des choses, ces personnes ne peuvent pas obtenir la mention».

    Domence Serveto et Jaume Serot ont résisté. Ils ont été fusillés. Pourquoi cette différence ? Sur le point d'éditer un ouvrage sur les douze fusillés, l'amicale des anciens d'Eysses a découvert il y a peu cette injustice. «Pour moi, qu'ils soient espagnols, français ou chinois, il n'y a pas de différence. Ce sont tous des anciens d'Eysses» explique avec émotion le secrétaire général de l'amicale, Jules Bloch. Aujourd'hui, il cherche à contacter les familles, qui doivent déposer une demande auprès du ministère de la Défense.

    La mairie de Villeneuve souhaite également engager une procédure visant à réparer cet oubli. Tout comme l'association pour la mémoire des réfugiés républicains espagnols. «Nous nous battons depuis des années pour que soit reconnu le rôle des guerrilleros dans la Résistance » explique Jean Morente, président d'AMORE 47. Le 17 juillet, l'association de résistants ANACR47, avec AMORE 47, organise à Damazan, une journée en hommage aux guerrilleros et Républicains espagnols afin d'honorer, autant que faire se peut, ceux qui se sont battus pour un pays qui n'était pas le leur et ont donné une leçon de solidarité bien plus porteuse de sens que tous les beaux discours sur la construction européenne. (Sandrine Morel)

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  • L'Eden-théâtre, un joyau du XIXe siècle

    Transformer un ancien théâtre du XIXe siècle qui reçut les plus belles vedettes de l'opéra et du Music-hall, en bureaux pour abriter les organisations syndicales. C'est où ? Mais à Carcassonne bien sûr ! Voilà un exemple qui démontre comment le politique a soigné et soigne encore ses intérêts électoraux, sur le dos de l'histoire, du patrimoine et de la culture. Au passage, je vous invite à observer les menuiseries en aluminium donnant sur le boulevard. Elles sont d'époque... Enfin, je veux dire de 1986. On pourrait au moins les changer, en harmonie avec les actuelles prescriptions de l'ABF. Quant à savoir si le façade est classée, c'est une réponse que je n'ai pas. Il faudrait y songer, non ?

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    "L'Eden-Théâtre" était en fait un Music-hall dont la construction remonte autour de 1910. Adossé à l'ancien rempart entourant la ville, son premier directeur était M. Duffaut qui dirigeait aussi le "Cinéma des familles". Ce lieu de spectacle avait une troupe d'artistes sédentaires dont les fers de lance étaient le comique Juguler, la fantaisiste Paulette Pastor et le chanteur Ruquet. L'affaire tourna jusqu'à la fin des années 1920 mais devant son manque de rentabilité, le directeur de l'époque M. Chatenet dut se rédoudre à transformer L'Eden en cinéma. Quelques années plus tard avec l'arrivée du cinéma parlant, l'établissement fut le dernier du genre à fermer ses portes. Les vieux carcassonnais parlaient de ce théâtre comme d'un petit bijou avec son balcon et ses tentures. Le rideau de scène avait été décoré par Louis Bugnard. Juste avant que, sous l'impulsion de Raymond Chésa, on ne le sauve de la destruction et on le transforme en "Maison des syndicats". En 1986 mon oeil d'adolescent curieux s'était glissé furtivement en son antre. Là tout n'était que désolation car pendant des années on avait laissé pourrir un lieu, qui aurait fait aujourd'hui le bonheur de jeunes artistes. Des syndicalistes dans un lieu de spectacle? Pourquoi pas, ils n'ont pas leur pareil parfois pour mettre en scène leurs manifestations...

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