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Ne croyez pas, chers lecteurs, que les lenteurs et promesses administratives qui servent souvent le jeu électoral de nos politiques, sont récentes. La construction d'un d'un troisième pont routier au-dessus de l'Aude à Carcassonne, mit soixante ans à se réaliser. La barque de Titine, unique point de liaison à cet endroit entre la rue Antoine Marty et le stade de la pépinière (A. Domec), œuvra jusqu'en 1962. C'est à cette date que débutèrent enfin les travaux d'aménagement de cette construction du génie civil, baptisée quelque temps plus tard : Pont de l'Avenir. Ce futur avait tout de même débuté dans l'esprit de la municipalité en 1886... Douze ans plus tard, le conseil municipal évoqua à nouveau le projet d'un troisième pont routier sur l'Aude. Mais, le 30 août 1906, les édiles d'alors prirent la décision de construire enfin cet ouvrage.
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La barque de Titine en 1920
Le maire Jules Sauzède exposa que la construction d'un pont sur l'Aude, face à l'abattoir, a été comprise dans le programme des grands et utiles travaux à exécuter par les soins du conseil municipal. Dans l'intérêt de la ville, ajoutait M. Sauzède, l'utilité du pont en question est incontestable. Cet ouvrage facilitera à une grande partie de la population, les communications entre les deux rives de l'Aude et amènera à coup sûr la modification de la RN 113 qui au lieu de suivre le boulevard de la Préfecture (Jean Jaurès, NDLR), pourra occuper la rue Antoine Marty, passer sur le pont projeté et se développer sur le fleuve, sur le coteau de la Gravette pour aller à la même route, N 113, après le Pont neuf actuel.
Un concours fut présenté et approuvé par le conseil municipal en 1906. Le montant du devis établi par l'architecte Gordien s'élevait à 170 000 francs ; un crédit fut voté le 30 août de la même année. Or, malgré l'approbation préfectorale du 10 janvier 1907, le projet n'eut pas de suite. Il faudra attendre l'avènement de la municipalité du Dr Tomey, vingt ans plus tard. Le pont fit l'objet de nouveaux plans. On songea à un pont métallique, en pierre mais aussi en béton armé. Certains propriétaires proposèrent d'offrir le terrain par où passerait la future route. On voulait le pont ! Un crédit de 380 000 francs fut volé pour sa construction. En vain... Le pont ne fut même pas commencé.
Le projet de tracé du futur pont
Douze ans plus tard, toujours sous la municipalité Tomey, le projet refait surface. Le 21 avril 1937, le conseil municipal approuve le plan entraînant la dépense de 4 650 000 francs. L'état faisant connaître qu'il ne pourrait pas apporter son aide financière cette année-là, la municipalité ajourne le projet dessiné par l'architecte de la ville. Il fallait attendre que l'état fusse en mesure d'en financer une partie. La guerre éclata en 1939 et tout ceci fut remis aux calendes grecques. On en reparla plus du pont avant 1947. Trois ans plus tard, un projet dessiné par M. Seigné - Directeur des services techniques de la mairie - fut soumis et approuvé. Il en coûtait 95 500 000 anciens francs. Patatras ! Tout ceci fut rangé aux archives municipales...
En 1962, la construction du pont devint une nécessité urgente. Le lycée technique était sorti de terre en 1960 et les travaux à la future cité La Conte allaient bon train. L’édification de cette passerelle routière permettra le percement du boulevard Joliot Curie, vers l’extension Est de la ville. Cette fois l’état consentit à mettre la main au portefeuille pour 50% de la facture finale, soit 700 000 nouveaux francs. Les travaux devraient débuter entre le 15 novembre et le 1er décembre 1962.
Depuis longtemps déjà, la municipalité Jules Fil avait fait procéder à des sondages de terrain pour coût de 1 400 000 francs. Ils révélèrent que l’assise rocheuse sur laquelle pourraient reposer les cinq piles du pont, se situe entre 1,30 et 4,40 mètres. Il faudra donc peu de fondations. l’ouvrage aura une longueur totale de 190 mètres avec un tablier à 7 mètres au-dessus du fleuve. Sur sa largeur de 12 mètres, la route en prendre neuf et chaque trottoirs 1,75 mètres. La distance entre le Pont vieux et le Pont neuf est de 140 mètres ; celle entre le Pont neuf et le nouveau pont sera de 530 mètres.
"L’accès par la rue Antoine Marty se fera au moyen d’une rampe dont le départ se trouvera à la hauteur de la rue Talmier. Il passera au-dessus du boulevard Sabatier, à une hauteur de 4,50 mètres. Il aboutira place Brisson. La rue Antoine Marty ainsi prolongée, traversera le lotissement Satgé, longera le collège technique pour aller aboutir, plus tard, à un carrefour nouveau, que l’on aménagera au-dessous de Montlegun."
Le pont avant son inauguration en 1963
Carcassonne possède désormais en centre-ville trois ponts sur l’Aude. Le Pont vieux (220 mètres), le Pont neuf (140) et le Pont de l’Avenir (190). Mais au fait, pourquoi cette appellation ? Au départ, on pensa le nommer Pont Jules Fil mais tous les terrains au-delà de l’ouvrage représentaient bien l’avenir urbain de Carcassonne.
Le Pont de l'Avenir en 2017
Sources
Le courrier de l'Aude, l'Express du Midi
Bulletins municipaux
Extraits du Conseil muncipal
Article mis à jour le 10 avril 2020
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