Inutile de rappeler que le film "Le miracle des loups" d'André Hunebelle fut tourné en 1960 dans la Cité de Carcassonne, au lac de Saint-Ferréol et sur le vieux pont de Rieux-en-Val. Nous avons déjà consacré un article à ce sujet. Aujourd'hui, il nous parait intéressant de nous attarder sur les Carcassonnais qui participèrent au tournage. Qui se souvient que parmi eux, deux furent choisis pour doubler les deux héros du film : Jean Marais et Rosa Schiaffino ?
Hélène Mailhol
Hélène Mailhol épouse Bénéteau, née à Puicheric. Elle était coiffeuse rue Aimé Ramond et avait pour l’habitude de sortir le samedi soir avec une amie dans un bar musical Le Club.
Un soir Jean Alary lui parle du tournage du Miracle des loups et lui présente André Hunebelle dont elle ignorait qu’il était réalisateur. Celui-ci lui dit qu’elle a à peu près la même stature que Rosanna Schiaffino et lui propose d’être sa doublure. Elle refuse d’abord car elle travaille mais le salaire pour 4 jours représentant 2 mois de travail elle finit par accepter. Pensant que sa patronne ne lui donnerait pas ces 4 jours, elle lui dit qu’elle ne se sent pas bien. Elle joue la doublure de l’actrice italienne pour les scènes tournées au lac de Saint-Ferréol. Rosanna Schiaffino tournait en effet deux films en même temps, l’un à Carcassonne, l’autre à Nice et faisait des allers-retours entre les deux lieux de tournage. Hélène l’a donc remplacé pour le réglage des éclairages et mouvement de caméra et pour quelques scènes où l’on ne voyait as l’actrice en gros plan : une scène dans les bois, une scène de dos dans les bras de Jean Marais qui a été charmant avec elle, lui a demandé si elle n’avait pas trop le trac et signé un autographe.
Elle a ensuite fait partie des figurants en costumes pour la scène de l’entrée de Louis XI à Carcassonne. Péronne. Seules les personnes aux premiers rangs étaient habillées en costume. Elle se souvient avoir mangé avec l’équipe dans une cantine sous une toile de tente et côtoyé ainsi Jean Marais et Guy Delorme et un peu Roger Hanin. Quand elle a repris le travail le lundi, sa patronne lui a demandé si elle allait mieux. Quand Hélène a répondu oui, la patronne lui a sorti le journal où elle était en photo, présentée comme doublure de R. Schiaffino.
(Témoignage recueilli par Isabelle Debien)
Francis Bassoua
Francis Bassoua et Hélène Mailhol
Francis Bassoua avait été choisi pour doubler Jean Marais, lors des séquences tournées au lac de Saint-Ferréol. Comme d'ailleurs Hélène Mailhol, pour Rosanna Schiaffino.
Jeanine Baluc
Une jeune carcassonnaise Jeanine Baluc née à Fleury d’Aude, ancienne élève du lycée de la Cité est repérée par A. Hunebelle. Il lui propose de faire des essais qui s'avèrent positifs. Elle est engagée pour le rôle de la camérière de Jeanne de Beauvais et double à l’occasion R. Schiaffino. Au moment du tournage, elle aspirait à devenir actrice, avait un projet de film avec René Clair et de disque chez Barclay. Mais son nom n'est semble-t-il pas passé à la postérité.
(Texte d'Isabelle Debien)
Gérard Authier
Gérard Authier, à droite
A ce moment, je suis au lycée Saint Stanislas, en cours ! Un groupe de jeune dont mon copain Bernard Génie décide d'aller toquer au bureau du Directeur, le Chanoine Louis Estagerie, un brave homme qui nous donne l'autorisation d'absence. Le 6 avril, nous nous trouvons devant le château Comtal pour la sélection. il valait mieux être soldat que seigneur ou paysan car le cachet journalier était plus élevé. Le 7 avril, je me retrouve dans le chemin de ronde déguisé en paysan à côté de Jean Marais qui se glissait au pied de la muraille pour une courte scène. Le lendemain j'étais costumé en seigneur placé dans la tribune du tournoi, le 9 était repos dominical et le 10, j'assistais à l'arrivée du Roi à Péronne, Louis XI joué par Jean-Louis Barrault (montée vers la porte d'Aude) Les autres jours mon copain Bernard et moi avions réussi à être sélectionné pour un rôle de soldat et nous avons assisté au tournoi appelé " jugement de Dieu" qui dura plusieurs jours pendant lesquels, nous étions quasiment au garde à vous durant toute la journée alignés le long du terrain. L'équipement était lourd mais c'était une belle expérience qui permit de voir de près, et évoluer de grands acteurs dans des scènes épiques où les nombreux trucages avaient beaucoup d'importance.
Le mardi 11 avril avait lieu à l'Odéon une soirée de gala au profit des vieillards avec la présence de Jean Marais, du préfet, du maire, enfin de toutes les autorités civiles militaires et religieuses, comme on disait à l'époque. Le film présenté en grand spectacle était la Princesse de Clèves qui venait de sortir à Paris et donc les deux acteurs principaux étaient Jean Marais et Marina Vlady. La grande salle de l'Odéon était comble. J'y assistais sans acquitter mon ticket d'entrée ! Savais-je déjà à 17 ans que les plus fortunés ne paieraient pas leur place et que l'argent récolté ne changerait guère le quotidien de nos miséreux vieillards ? Belle soirée où tout le gratin carcassonnais s'était donné rendez-vous, mais où personne ne partagea son manteau en deux pour le donner aux pauvres.
Vanités des vanités ... tout est vanité ! (Gérard Authier)
Antoine Espanol
Le jeune Antoine Espanol, plus connu aujourd'hui sous le pseudonyme d'Anton de Ciutad. Le "gafet" se tenait à côté de Jean Marais, pour immortaliser l'instant par une photographie.
Maryse Coquille
Maryse Coquille et sa sœur Dominique avec Jean Marais.
Jacques Blanco
Au centre, Jacques Blanco.
Parmi les 300 autres figurants, nous pourrons citer MM.Fredien, Guy Tissière, Villalba, Canis, Azizi, Sabatié. Combien en oublions-nous ? Si vous aussi vous avez été figurant dans ce film, transmettez vos anecdotes afin d'améliorer cet article. Les photos sont également les bienvenues.
Sources
Journaux Locaux
Isabelle Debien, Gérard Authier
L'envers du décor / Georges Savi
______________________________________
© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017