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bourdichou

  • Quatre tonnes de munitions découvertes dans un puits à Alet-les-Bains

    Alertée par M. Ribes, propriétaire du domaine de Bourdichou, la gendarmerie crut d'abord qu'il s'agissait d'une affaire banale lorsqu'il leur signala l'existence d'un dépôt d'armes dans son puits. Deux ans après la Libération en décembre 1947, il n'était pas anormal de retrouver des munitions dans la campagne. Lorsque les militaires arrivèrent sur les lieux ils durent faire intervenir une compagnie du Génie afin d'assécher la citerne. Une fois l'opération effectuée, ils découvrirent un entassement de caisses à l'intérieur de celle-ci. Ce ne fut pas chose commode que de remonter à la surface trois tonnes de cartouches, 400 grenades, détonateurs, chargeurs, bandes de mitrailleuses, baïonnettes. De tous calibres, de tous modèles, ces munitions de marque française, allemande, américaine, russe ou tchèque constituaient un véritable arsenal.

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    Le domaine de Bourdichou surplombant Alet-les-Bains

    L'enquête ne permit pas d'obtenir des renseignements auprès des fermiers de Bourdichou ; ils n'occupaient les bâtiments que depuis la Toussaint. En revanche, leurs prédécesseurs, deux sujets espagnols Pena et Penarver, semblèrent mieux informés. D'après eux, cet arsenal aurait été réuni en 1944 par les guérilleros qui vivait dans le maquis tout proche. Après la Libération, ils avaient rassemblés les munitions à la ferme et les deux espagnols en avaient la garde. Durant l'automne 1947, ils informèrent leur chef qu'ils allaient quitter le domaine. Des hommes sont alors venus, descendirent de nuit les caisses au fond de la citerne et placèrent une tôle sur la margelle. 

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    © memorialgenweb

    Stèle à la gare d'Alet-les-Bains en bordure de la D6118

    Selon les deux fermiers ibériques, Franncisco Merino âgé de 35 ans en savait davantage. Ce dernier entra en France en 1939 et demeura à Carcassonne à partir de 1946. Le chef suprême habitait Toulouse et exerçait son autorité sur tous les anciens "guerrilleros" espagnols du Midi de la France. Cet épisode oublié de l'après-guerre démontre que, si les communistes du maquis FTP Faïta ne recevaient pas d'armes parachutées, d'autres savaient les trouver. Les alliés ne larguaient pas de munitions aux maquis communistes, craignant qu'ils ne prennent le pouvoir par les armes à la Libération. Victor Meyer alias "Jean-Louis", chef du maquis communiste, n'avait pas de terrain homologué. Les FTP devaient donc se débrouiller pour s'approvisionner par tous les moyens, non seulement en armes mais également en vivres et en argent. Les guerrilleros espagnols du Ve bataillon employaient les mêmes méthodes. On peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles, ces combattants ont gardé cet arsenal dans ce puits après la Libération. Devaient-ils songer à une éventuelle insurrection pour la mise en mise en œuvre d'un pouvoir communiste en France, ou à libérer l'Espagne de Franco ?

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