© Chroniques de Carcassonne
Dans les années 1930, un jeune étudiant en pharmacie à la faculté de Montpellier avait pour habitude avec ses camarades de passer du temps dans une brasserie de la Place de l'Œuf. On y rencontrait des peintres, des poètes... Ce jour-là, la formation du célèbre Jo Bouillon (1908-1984) passait avec ses 35 musiciens dans la capitale languedocienne, pour une série de galas. Assis à côté du chef d'orchestre, Antoine Gayraud qui deviendra en 1971 le maire de Carcassonne, entra en conversation avec Jo Bouillon. Celui-ci lui fit part de son embêtement car son premier violon venait de le quitter subitement pour effectuer sa période militaire des 28 jours. Gayraud ne se démonta pas et lui glissa : "Je suis violoniste, si vous voulez." Bouillon l'invita à passer une audition au théâtre lendemain, au cours de laquelle Antoine Gayraud fut engagé le temps que le violoniste attitré ne réintègre la formation. A cette époque, l'orchestre Jo Bouillon se situait comme l'égal de celui-ci de Ray Ventura, quelques temps avant la gloire de Jacques Hélian.
Jo Bouillon et son épouse, Joséphine Baker
En 1948, le directeur du théâtre municipal de Carcassonne M. André Valette, reçut l'orchestre de Jo Bouillon. A la fin du concert, Antoine Gayraud se rendit dans la loge du chef au premier étage du théâtre. Accueilli les bras ouverts, notre futur maire se remémora les souvenirs passés. Jo Bouillon lui réserva même une surprise... Celle de l'arrivée de sa femme, la célèbre Joséphine Baker qui passa la porte pour les rejoindre. S'adressant à Antoine Gayraud avec de sa voix des îles, l'ancienne meneuse de revue, lui lança : "Tony, tu n'as pas changé mon petit." La soirée se termina au Grand Hôtel Terminus avec le couple Bouillon et Marcel-Yves Toulzet qui rapporte cette anecdote.
Un disque de Jo Bouillon
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