Profitons, si vous le voulez bien, de cette Journée nationale de la Résistance, pour rappeler un souvenir douloureux. Au cours d'une cérémonie, on inaugura le 22 août 1948, au square Gambetta, le monument à la Résistance sculpté par René Iché. Trois ans après la Libération, cette manifestation raviva le terrible destin de celles et de ceux qui périrent pour la liberté de la France. Une association de déportés déposa dans une urne de bronze, scellée au pied du monument, de la terre provenant du camp de Buchenwald. Elle y demeurait encore lorsque la municipalité Chésa décida en 2003 de construire un parking souterrain. Avant de débuter les travaux, il fallut procéder à l'enlèvement du mobilier urbain qui se trouvait en surface. On déposa, sans précautions, les monuments qui ornaient le square. A titre d'exemple, celui de Paul Sabatier, Prix Nobel de chimie en 1912. Il resta longtemps sur des palettes de chantier dans un champ situé aux Serres municipales.
L'urne en bronze au pied du monument
Sans aucune précautions, ni connaissances, la mairie a également enlevé l'urne. Une fois le parking inauguré avec son nouveau revêtement en surface, le monument à la Résistance a fait son retour. Je me suis donc inquiété auprès des élus afin de savoir ce qu'il était advenu de l'urne. Les recherches entreprises n'ont pas abouties. La conclusion fut sans appel : "Elle a dû être jetée à la décharge".
Voilà comment en novembre 2015, sous la houlette du Conseil départemental en accord avec la ville, une nouvelle urne fut inaugurée sous le monument. Dans le cadre d'un séjour pédagogique en Pologne, des collégiens ramenèrent de la terre des camps de concentration qu'ils visitèrent. Je ne fus pas invité...
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