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  • Le Christ en croix du hameau de Villalbe a été vandalisé

    Dimanche matin, des habitants de Villalbe m'informèrent de la disparition du Christ qui ornait la croix de mission à l'entrée du hameau depuis 1876. Mon neveu, dépêché sur place, prit une photographie qu'il m'envoya rapidement. Je décidai aussitôt d'en informer Madame Chésa, 1ère adjointe au maire. En l'espace d'une demi-heure, Madame Bardou accompagnée d'un agent communal d'astreinte se rendirent sur les lieux afin de constater les dégâts. Fort heureusement, Matthieu Bobic, demeurant au hameau, avait déjà entrepris de ramasser les débris pour les sécuriser. Ils furent remis céans à l'agent communal qui alla ensuite les déposer aux services techniques de la mairie. 

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    Aucune partie du Christ ne manque

    Nous avons mené notre petite enquête de voisinage. Les adolescents du hameau ont l'habitude de discuter tard le soir près de cet endroit. Dimanche, ils y sont restés jusqu'à minuit. Ils affirment qu'à cette heure, le christ était toujours en place. Ce serait donc dans la nuit (après minuit) que cela se serait passé.
    Derrière le talus menant à la croix on voit que l'herbe a été piétinée. Des observateurs ont remarqué que les attaches du christ ont été défaites de leurs écrous. Reste à savoir les motivations, si acte délictueux. Cela pourrait être une commande de recéleurs sur le marché de l'art sacré. Difficile à emporter, le poids aurait dissuadé les voleurs et le Christ aurait chuté de la croix. Cela peut aussi être un acte anti-chrétien ou une tentative de vol de métaux en fonte.
    Difficile de penser que le Christ, qui était tenu par trois attaches à des endroits différents, a chuté à cause d'un accident. Enfin, il faut être équipé d'une échelle et d'outils pour décrocher ce christ. Il pourrait s'agir d'un commando profitant de l'extinction des lumières à Villalbe jusqu'à 6h du matin.

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    Toute personne ayant vu quelque chose d'anormal est priée de contacter le commissariat de Carcassonne. La ville a déposé plainte.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2023

  • Aimé Tournier, ancien titulaire de l'orgue de la cathédrale Saint-Michel

    Aimé Tournier fut pendant presqu'un demi siècle, le titulaire incontesté et respecté du Grand orgue de la cathédrale Saint-Michel. Né à Teyssode dans le Tarn, le jeune garçon avait été atteint vers l'âge de huit ans par une maladie des yeux. Elle lui fit perdre définitivement la vue. Son seul secours fut d'être admis à l'Institut des jeunes aveugles à Paris. Son unique salut fut d'y apprendre la musique et, plus particulièrement, l'orgue avec un grand maître qui y professait. André Marchal (1894-1980), élève de Gigout au Conservatoire de Paris, lui enseigna toutes les virtuosités de cet instrument. Épargnés par les révolutionnaires de 1789, parce qu'ils permettaient de jouer la Marseillaise, les orgues de France imposent par leurs majestueuses factures. Après un passage par Castelnaudary, Aimé Tournier trouva à Saint-Michel un Cavaillé-Coll tout à fait à sa mesure. Hélas, l'orgue de 1687, fabriqué par Jean de Joyeuse, avait été remplacé depuis belle lurette. Confié pour réparation à Cavaillé-Coll à Paris, le facteur avait répondu le 3 mai 1852 : "Cet orgue, en l'état de dégradation et de vétusté des parties essentielles, exigerait une restauration équivalente à une complète reconstruction. Dans ces conditions, nous avons pensé qu'il serait préférable d'établir un nouvel orgue dans les proportions voulues pour l'église." Quelque temps après, le ministre de l'instruction publique et des Cultes écrivit à l'évêque : "Monseigneur, le buffet d'orgue destiné par l'Empereur à votre cathédrale sera prochainement envoyé à Carcassonne. Aussitôt que l'architecte, qui en a dirigé les travaux, sera de retour à Paris, il se concertera avec M. Ohnet, pour le transport de ce petit monument." Dommage que l'on ait pas divisé le buffet en deux parties pour laisser voir la rosace. 

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    Après 102 ans de bons et loyaux services, on envisagea de restaurer le Cavaillé-Coll. Le travail d'Edmond Costa consista en une remise à neuf des soufflets et de toute la mécanique, ainsi qu'en un nettoyage de la forêt de tuyaux de toutes tailles qui se cachaient derrière le buffet. Les claviers qui ne montaient qu'au fa, montent maintenant au sol. Le pédalier n'était que de 27 notes ; il en a 30 désormais. Cinq jeux supplémentaires, soit 47. On mit des jeux nouveaux pour augmenter à la fois la puissance et la clarté de l'instrument. C'est ainsi que deux cymbales sont venues apporter, avec une tonalité aigue, beaucoup plus de mordant. Un quintaton de 16 pieds, donne la tonique à la quinte. 

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    L'inauguration de l'instrument entièrement révisé, se concrétisa par un concert du Maître André Marchal. Son ancien élève, comme le veut la coutume, débuta par un morceau d'introduction. Après quoi, le vieux musicien prit possession des claviers en interprétant Purcell, Frescobaldi, Buxtehude, Marchand, Clérambault, Bach, Vierné et César Franck. Savez-vous que ce dernier avait déjà joué sur cet instrument avant sa livraison en 1852 ? 

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    Les choeurs de la cathédrale Saint-Michel

    L'abbé Escoupérié se souvient avec émotion d'Aimé Tournier : "Fidèle à son métier. Toujours présent à toutes les cérémonies, il habitait 68 rue Voltaire avec son épouse et son fils Christian. On l'accompagnait jusqu'au début de l'escalier, puis il montait seul à la tribune malgré sa cécité. Il lisait la partition en braille de la main gauche et jouait de la main droite, tout en servant du pédalier." Aimé Tournier accompagnait également les choeurs de la cathédrale, dirigés par Georges Cotte. Il enseignait la musique chez lui et accordait les pianos. Une vie toute entière vouée à l'art qui s'acheva par une terrible maladie à la fin des années 1970. Son fils, Christian, le suivit de peu à l'âge de 35 ans. Il avait épousé Carmen, la fille Soler, épicier à la Barbacane, et travaillait comme facteur d'orgue à Lodève chez Edmond Costa. Aimé Tournier est inhumé dans le cimetière de Diamatte (Tarn).

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