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  • René Cadrès : une icône des bals populaires Carcassonnais

    Cet enfant de la balle qui deviendra plus tard celui de la balloche naît en 1928 dans le quartier de l'artichaud à Carcassonne. Qu'es aco, l'artichaud ? Ainsi, appelait-on autrefois les maisons comprises dans un périmètre allant de l'église Saint-Vincent au bastion Saint-Martial. C'est d'ailleurs dans un autre bastion bien connu des mioches de cette Carqueyrolles si chère au poète Joë Bousquet, que René Cadrès va faire ses études secondaires. L'autorité des hussards de la République ne se discutait pas comme de nos jours ; MM. Nicolau, Germa ou Dellac veillaient à tenir le respect et la droiture dans leurs classes.

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    Avec un père déjà dans l'embouchure, puisque ce dernier jouait du clairon au Réveil Carcassonnais, le jeune René se retrouvait avec un coup de piston à prendre des cours avec Michel Mir. Pas n'importe qui ce musicien, ancien violon solo des concerts Lamoureux et ami personnel de Paul Lacombe. Tout comme les cours de solfèges distillés par MM. Rancoule ou Guiraud (viloncelliste au Capitole). Quand viendra le choix de l'instrument, c'est vers le Carcassonnais Gustave Bocquet (1er prix de trompette de Toulouse) qu'il se tournera. En quelque sorte son maître, qu'il remplacera plus tard à la direction de l'harmonie municipale. Afin de pousser son art vers l'excellence, René Cadrès entre au Conservatoire de musique de Toulouse et en sort en 1949, avec un 1er prix de trompette.

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    Le Maurice André de Carcassonne devait-il garnir les rangs cuivrés d'un orchestre symphonique ? Disons qu'il choisira de ne point suivre le parcours tracé des lauréats du conservatoire. Déjà en 1945, après les années noires de l'occupation durant laquelle Vichy avait interdit les bals populaires pour soi-disant ne pas manifester de joies par solidarité envers les prisonniers de la débacle de 1940, Réné avait fondé un orchestre de bals avec ses copains André Joulia (saxophone), Jean Saury (batterie) et Jacques Sabathé.

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    Du premier bal des conscrits aux meetings politiques, la formation ne manquait pas de travail. Bientôt, les fêtes de quartier allaient reprendre force et vigueur avec cette fois, une ardeur inégalée. Les fêtes de Saint-Gimer avec son tour de table interminable, du Pont d'Artigues, de la Trivalle, des Capucins employaient les cadors du bal à papa : René Cadrès, Jeannoely, José Marson, Teddy Rambaud, Pierre Alay... Route de Narbonne on arrêtait les véhicules qui ne repartaient qu'après avoir reçus une bonne poignée de confettis. Le moment très attendu des organisateurs était quand l'orchestre annonçait la danse des sucettes. À ce moment, les musiciens faisaient durer une série de slows pour permettre au comité des fêtes de vendre des sucettes, ressources indispensables pour la recette. Dommage, en revanche, pour celui ou celle qui avait choisi un mauvais cavalier... Alors, quand José Marson, se mettait à envoyer: "Oh, Cathy, Cathy" de Marc Aryan...

    Pour les nostalgiques, la chanson ci-dessous:

    https://www.youtube.com/watch?v=rfm2szyrZjc

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    Puis... la télévision avec La piste aux étoiles de Roger Lanzac et les émissions de Guy Lux, vinrent ternir la fête. Confortablement assis sur leurs canapés, les valseurs restèrent un peu chez eux. Dans les années 1950, l'orchestre de René Cadrès était constitué par Antoine et André Baillaugues, André Touya, Angel Marson et Jean Noely.

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    René Cadrès prit alors la direction de l'harmonie municipale peu avant le décès de Gustave Bocquet dans les années 1970, puis celle de l'école municipale de musique. On entendait sous le kiosque du boulevard Roumens, juste en face de l'ancien théâtre l'Eden les grands airs du répertoire classique: La fille du régiment (Donizetti), Les saltimbanques (Ganne) ou encore l'Aubade printanière (Paul Lacombe). Les anciens tenaient encore la route ; ils se nommaient Anicet, Gorry, Lécina, Journet, Rajol...

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    Ensuite René dut s'éclipser pour laisser la place à Jacques Miquel à la tête des deux institutions. Il se retira dans son ermitage de Bouilhonnac au milieu du Minervois. Jamais il ne délaissa son instrument ! Il y a encore quelques années, il animait les bals de l'âge d'or du club du Dôme.

    René Cadrès qui vivait retiré à Port-la-Nouvelle est décédé au mois de mars 2015.

    Mise à jour 29 décembre 2016

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Gustave Bocquet, chef d'orchestre et musicien Carcassonnais oublié

    Gustave Bocquet était né en 1884 à Castelreng dans l'Aude. Après des études de musique, il sortait avec un premier prix de trompette du conservatoire de Toulouse. Par la suite, il entrait dans l'orchestre du théâtre municipal de Carcassonne qui accompagnait tous les chanteurs de passage, les opéras, les opérettes et les revues. Cet ensemble orchestral était dirigé par Michel Mir.

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    © Mme Aniort

    L'orchestre des fêtes du bimillénaire de la Cité en 1928

    Assis au 1er rang : Michel Mir père (à droite), Mme Combes (professeur de piano rue A. Tomey)

    Assis au 2e rang : M. Rancoule (Trombone)

    Debout au dernier rang : Gustave Bocquet (à droite avec la trompette)

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    © Mme Aniort

    Gustave Bocquet et Michel Mir à l'extrême droite en 1950

    Gustave Bocquet comme c'était l'usage à cette époque, en contrepartie de sa participation à l'orchestre se vit proposer une place d'employé à la mairie où il finit sa carrière comme chef du personnel. A la mort de Michel Mir en 1958, c'est lui qui prit la charge de lui succéder à la tête de l'harmonie municipale. Sa manière de diriger était précise, ses observations lui permettaient d'obtenir de ses musiciens d'excellents résultats. En 1968, soit dix années plus tard, Gustave Bocquet était dirigé vers la sortie - malgré ses états de service - en raison de son âge. C'est son élève René Cadrès qui le remplaça. Il finit sa vie à l'hôpital de Limoux d'où il décéda le 16 mars 1973. Le manque de musique et l'ingratitude de ses anciens collègues l'avaient sans doute tué...

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    Gustave Bocquet dirigea l'harmonie municipale de 1958 à 1968

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  • Georges Cotte, peintre et compositeur Carcassonnais oublié

    Georges Cotte, outre ses activités de professeur de mathématiques au lycée St-Stanislas dans lequel il avait été nommé à l'âge de 18 ans, était un musicien et un peintre carcassonnais. Excellent violoniste, il avait pris après le décès de Michel Mir, la direction de la Société des concerts symphoniques.

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    Il dirigeait également les choeurs de la cathédrale St-Michel dont il était à l'origine. Sur cette photo en 1944, on reconnaîtra: Georges Cotte (pupitre), M. Aimé Tournier (orgue) puis MM. Jean Amiel, Laffargue, Chabert, Colombiès et Mesdames Ollier, Malacan, Maillard, Bel, Bonnafous, Perremarti, etc...

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    Répétition à la cathédrale Saint-Michel

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    © Collection Jacques Miquel

    Georges Cotte était aussi compositeur. On lui doit plusieurs oeuvres dont certaines furent diffusées par Radio-Toulouse. Au premier rang desquelles, un "Notre père", des mélodies et surtout une messe de Requiem pour choeurs, solistes et orgue. Elle sera jouée et chantée à Carcassonne par G. Roquefort (Basse) et G. Colomiès (Ténor) accompagnés à l'orgue par M. Tournié qui était aveugle. Elle reçut un très bel accueil et il serait justice que l'on veuille bien dans cette ville où pas plus qu'ailleurs on est prophète en son pays, jouer à nouveau cette oeuvre. Encore un voeu pieu, sans doute... Georges Cotte présida en 1976 la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. Il est quand même étrange que même dans cette illustre institution, l'on ait oublié la mémoire de cet homme.

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    Un pastel de Georges Cotte.

    L'artiste peintre, quant à lui, signait ses toiles sous le pseudonyme de G. Leka. Elle furent maintes fois primées au salon des artistes français. Georges Cotte s'est éteint voilà une vingtaine d'années et il est bon de ne pas oublier cet artiste de grand talent qui donna tant à sa ville.Georges Cotte. Musicien.jpg

    © Dominique Brunon

    Georges Cotte (premier plan) et ses amis chanteurs carcassonnais.

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    La maison natale de Georges Cotte dont les parents étaient bandagistes, rue de Verdun

    Mise à jour de l'article du 6 janvier 2014

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