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Georges Guille (1909-1985), député SFIO de l'Aude et opposant à François Mitterrand

Le 18 juin 1971, le député socialiste de l'Aude Georges Guille, écrit une lettre aux militants du PS, nouvellement fondé, dans laquelle il leur indique qu'il quitte le parti. N'ayant pas réussi à sauver l'ancienne S.F.I.O (Section Française de l'Internationale Socialiste) auprès de laquelle il fut un des plus vaillants représentants, Guille s'oppose à François Mitterrand et à son OPA sur le vieux parti ouvrier.

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© Assemblée nationale

Georges Guille

La seule chose qui le rapproche du futur Président de la République c'est son combat contre De Gaulle et la Ve République.  Pour le reste, Guille ne considère pas Mitterrand comme un vrai socialiste : "C'est un aventurier de la politique." Une espèce d'opportuniste, en quelque sorte. Or, le député de la Nièvre s'était imposé dans les esprits après l'élection présidentielle de 1965 où il avait réussi à mettre en ballotage le général de Gaulle. Guille malgré ses talents d'orateurs n'arrivera pas à ses fins ; le parti socialiste naît en 1969. En juin 1971, le nouvel adhérent François Mitterrand en prend la direction au Congrès d'Epinay. Le député de l'Aude déclare alors : "Il ne nous reste plus qu'à recréer un parti". 

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Son amertume Georges Guille l'exprimera en 1970 dans ce livre

La gauche la plus bête ..?

Ce fils de viticulteurs adhéra à la SFIO dès 1927 durant son séjour à l'Ecole normale de Carcassonne. Il sera instituteur. A 25 ans, c'est le plus jeune Conseiller Général (Canton de Capendu) de France. Opposant à Pétain, il est déplacé par le gouvernement de Vichy dans le Gard en 1940. Malgré cela, Guille occupe des fonctions clandestines dans l'Aude au sein de la SFIO. Au printemps 1944, le Comité Régional de Libération est constitué secrètement. Le Comité Départemental prendra ses fonctions à la préfecture de l'Aude le 22 août 1944. En son sein, figurent Félix Roquefort, Auguste, Germain, Lucien Milhau et Georges Guille. Francis Vals en est le président.

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© Assemblée nationale

Charles de Gaulle le 9 novembre 1945

Elu député en 1945, Georges Guille défend les intérêts de la viticulture. Il est l'auteur de la loi sur les VDQS (Vins Délimités de Qualité Supérieure) du 18 décembre 1949. De janvier 1956 à mai 1957, il participe au gouvernement de Guy Mollet en qualité de Secrétaire d'état chargé des relations avec le parlement, chargé de l'énergie atomique. C'est l'un des fondateurs de l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires et obtient la création d'une usine de raffinage de l'uranium à Malvesi, près de Narbonne. Aujourd'hui, Usine Aréva Malvési.

georges guille

Le gouvernement Guy Mollet

En 1958, le maintien du communiste Félix Roquefort fait échouer Georges Guille qui perd son mandat de député, au profit de Louis Raymond Clergue (MRP). Un an après, il devient sénateur de l'Aude jusqu'en 1967. Il présida le Conseil général de l'Aude de 1945 à 1948 et de 1951 à 1976. Si son élection à la députation en 1967 faut aisée grâce, cette fois, au désistement du candidat communiste, il n'en sera pas de même en 1968. La dissolution de l'Assemblée nationale après les évènements de mai 1968, ne profitera pas à la gauche. Georges Guille ne dut son élection qu'à quelques voix contre Vié (UDR). 

georges guille

En 1973, après s'être retiré de la vie politique, Georges Guille écrira "Des vies de chiens". Ce livre est illustré par Jean Camberoque. Un récit autour de son village de Badens, des vignes et de la chasse que l'ancien député de l'Aude aimait particulièrement. Georges Guille est décédé le 16 novembre 1985 et repose au cimetière de Badens. Le 10 juillet 1986, la municipalité de Raymond Chésa (RPR) décide d'attribuer le nom d'une avenue à Georges Guille ; elle part du rond-point de Grazailles jusqu'au Pont rouge.

georges guille

 Le nom de Georges Guille n'est guère plus cité par les socialistes Audois. Pourtant l'opposant à l'ascension de François Mitterrand, reste encore dans la mémoire collective comme un homme de conviction, droit et humain. Des valeurs éculées sans doute dans la politique d'aujourd'hui...

Georges Guille est co-fondateur du Festival de la Cité

Sources 

La tête haute / Edouard Boeglin / 1983

Ils sont entrés dans la légende / Félix Roquefort

Histoire de Carcassonne / Privat / 1984

Les Audois / 1990

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Commentaires

  • Georges Guille est un cas d'étude sur la prise de pouvoir de la ligne mittérandienne sur le parti et de son étendue dans l'Aude.

    Est-ce une conséquence aujourd'hui ces 64 maires et conseillers qui après avoir été pro Valls parrainent Benoît Hamon? A voir sur le site internet très instructif du Conseil Constitutionnel.

  • bonsoir,
    votre article sur Georges Guille m'a touché. Je suis natif de Carcassonne, né a la maternité du pont vieux dont un article est paru récemment.
    J'ait toujours entendu parlé dans la famille de Georges Guille par mon grand-père qui était à l'époque (1945) garde-champètre dans le village de Badens où est enterré Mr Guillle.
    J'en ai parlé à ma mère ces jours-ci elle m'a dit que c'était qrâce àGeorges Guille qu'elle a pu rejoindre mon père en France. Mon père était prisonnier de guerre en Allemagne et ma mère était Allemande. Je ne connaissais pas cette partie de l'histoire de mes parents, et votre article m'a fait poser des questions ,et j'ai obtenu des réponses. Merci encore pour cet excellent site qui me rapproche de plus en plus de mes racines.
    amitiés

    André Franc

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