Monsieur Jean-Louis Bergnes est un de ces trop rares musiciens Carcassonnais de grande valeur dont on ne parle pas assez. Le titulaire du Grand orgue de la Basilique Saint-Nazaire, il est à l'origine de la réhabilitation en 1999 de l'orgue de l'église Saint-Gimer au pied de la Cité. Ce lieu de culte édifié par Eugène Viollet-le-duc en 1850 sur l'emplacement de la grande barbacane possède en son sein, un instrument réalisé en 1873 par Théodore Puget.
© basilique-saint-sernin.fr
Théodore Puget, fils de François Puget, professeur de musique, naît à Montréal d'Aude en 1799. Il apprend le violon, puis l’orgue auprès de l’organiste de Saint-Félix de Lauragais auquel il succèdera. On le retrouvera ensuite à Fanjeaux où il exerce les professions d’organiste et… d’horloger ! Ce n’est qu’après 1835 qu’il s’établira à Toulouse, où il fut tout d’abord représentant, avec un certain Jean Foch, de la manufacture d’orgues Milacor de l’abbé François Larroque, dont le siège était à Paris. Vers 1840, il fonde à Toulouse l’entreprise Puget & Fils. Celle-ci fut chargée notamment de la construction des orgues de l’église d’Aubagne (1842), du couvent de la Visitation à Marseille (1845), des révérends pères Carmes de Carcassonne (1851) et de Montpellier (1855). Très vite, l’atelier familial acquit une grande notoriété et fut chargé des relevages ou de la reconstruction des grandes orgues de plusieurs cathédrales du Midi de la France : Narbonne (1858), Alès (1862), Nîmes et Perpignan (1863), et Béziers (1870).
L’entreprise Puget & Fils, puis Puget Père & Fils, deviendra en 1866 Manufacture d’Orgues Théodore PUGET père et fils. Théodore y associera à divers titres l’ensemble de ses enfants, y compris ses deux filles. En 1877, âgé, il se retire et confie les rênes de l’entreprise à son fils Eugène. Il rédige son testament le 15 septembre 1880 et meurt le samedi 31 mars 1883 à 9 heures du matin.
(Source : Basilique Saint-Sernin de Toulouse)
© L'Indépendant
Jean-Louis Bergnes à St-Gimer en 1999
Charles Sarélot - facteur d'orgue à la Manufacture Languedocienne de Lodève - a suivi les conseils de Jean-Louis Bergnes afin d'améliorer cet instrument qui à l'origine ne comportait qu'un pédalier de 18 notes ; il en compte désormais 30. Outre le pédalier, cet orgue possède 12 jeux ainsi qu'un double clavier de 54 notes. En 1999, quatre musiciens se partageaient l'instrument : MM. Jean Nicolas, Olivier Gastou, Florent Marmet et Jean-Louis Bergnes.
© L'Indépendant
Le 15 mars 1999, le nouvel orgue était inauguré lors d'une messe en présence des élus de la municipalité et des membres de la communauté chrétienne. Mgr Jacques Despierre - évêque de Carcassonne - devait bénir l'instrument et lui souhaiter une longue vie.
"Chanter c'est prier deux fois"
(Saint-Augustin)
________________________
© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016
Commentaires
quand je pense le nombre de fois que je suis passée devant cette église sans savoir le trésor qui y était dedans a l'époque je n'étais pas apte a connaitre tous ces trésors que je découvre aujourd'hui ,j'étais enfant ....merci Martial votre blog c'est un régal
Comme Constance, je peux dire moi aussi que je suis souvent passée à St Gimer sans savoir le trésor que cette église protégeait.
Merci, Martial, pour toute votre documentation et pour votre temps.
C'est grâce à des personnages comme jean Louis que l'histoire se fait. Mais n'attendons pas qu'il soit trop tard pour rendre hommage à un esthète d'une grande rigueur mais aussi d'une grande générosité. Jean Louis est un grand musicien et un pilote hors pair, d'une connaissance qui fait les grands hommes. J'ai l'occasion de le côtoyer et croyez moi, vous perdez quelque chose à ne pas le connaître. Rendez-vous à saint nazaire le dimanche matin où il officie et allez voir ce grand orgue dont il prend grand soin. Il vous contera l'histoire de ce bel ensemble. Il n'est pas de ceux qui se répandent en littérature mais il est d'une grande science, de celles qui vous font voyager. Merci Martial de rappeler l'existence de cet homme qui consacre son temps à la transmission de son savoir. Fatdarzens