Le 75e anniversaire de la Libération de Carcassonne a pris cette fois une dimension toute particulière. Depuis bien longtemps, on n'avait pas rendu hommage à une victime en présence de sa famille. Ceci explique sans doute l'émoi suscité par cette célébration, non seulement dans la presse mais également auprès d'une assistance plus fournie qu'à l'accoutumée. Le nom de Martin Weill, 15e victime recensée du massacre de Baudrigues, se retrouve désormais sur la stèle des martyrs avec d'autres camarades d'infortune. Ce résistant français, originaire d'Alsace et de confession juive, est Mort pour la France ! Sa vie, il l'a donnée par refus de deux idéologies mortifères, inhumaines et belliqueuses. N'ayons pas peur de les nommer : Nazisme et Fascisme. Examinons notre conscience... Si ces hommes et ces femmes fusillées puis déchiquetées par l'explosion volontaire de dépôts de munitions au domaine de Baudrigues l'ont été, c'est parce qu'ils avaient été arrêtés avec le concours de français. Ces collaborateurs avaient choisi l'idéologie de l'Allemagne hitlérienne par convictions, veulerie, vengeance ou intérêt financier.
Peu importe finalement qui se trouve à l'origine de cette démarche de réhabilitation par ses recherches historiques. Ce qui compte c'est le résultat. Démontrer qu'à partir d'archives, on a la faculté d'arriver au réel en retrouvant la famille de celui qui n'était jusque-là qu'un inconnu pour elle. Lui présenter une vieille photographie, un document mentionnant sa religion dont ils ignoraient tout.
Discours de M. Larrat, maire de Carcassonne
Tout ceci n'est que le fruit d'une détermination et d'une passion. C'est un élan désintéressé pour faire revivre la mémoire et servir les idéaux de la République, aujourd'hui galvaudés par des intérêts économiques qui sapent les acquis sociaux nés du Conseil National de la Résistance. C'est convaincre le Souvenir Français et la ville de Carcassonne, sans lesquels cette manifestation n'aurait pu avoir lieu. Remercier Gérard Larrat qui n'a pas hésité à me faire confiance.
Avec Jean-Pierre et Pascale Weill
Se tenir aux côtés de ses petits-enfants, dont l'un est un vétéran parachutiste du 3e RPIMA. Et dire qu'il ignorait que son grand-père avait été exécuté à quelques kilomètres de son casernement.
Avoir la reconnaissance d'une famille magnifique venue d'Alsace. Une région qui a tant souffert pendant trois conflits mondiaux (1870,1914,1940) où les gens furent expulsés et même enrôlés de force dans l'armée allemande.
© J. Blanco
Vous pouvez entendre le reportage de France 3 ci-dessous
A jamais dans nos cœurs !
D'autres héros attendent d'avoir leur nom sur cette stèle, notre tâche se poursuivra.
Crédits photos
Ville de Carcassonne
Patrice Giroux
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