Après la mort d'Eugène Viollet-le-duc en 1879, c'est Boeswillwald qui reprendra les restaurations de la Cité de Carcassonne selon les prescriptions de son prédécesseur. À son actif, notamment, la barbacane du Château comtal à l'intérieur de la forteresse.
Nous voyons sur cette plaque de verre de Léon Verguet, l'état dans lequel se trouvait cette barbacane à la fin du XIXe sècle. Il fallut remonter tout le mur de l'enceinte et y poser des créneaux défensifs comme Viollet-le-duc le fit dans toute la Cité. Ces créneaux sont encore un sujet de débat chez les spécialistes qui, comme l'ardoise et les toits pointus, pensent qu'au temps de Trencavel cela n'existait pas.
Sur cette carte postale des années 1950 que j'ai volontairement agrandie, on s'aperçoit que les créneaux sont bien ordonnés et en parfait état. A droite, l'actuelle maison du Centre des Monuments Nationaux, rue Viollet-le-duc, est encore en mauvais état. Le toit est percé et sur la façade, il ne reste que les colombages.
Sur ce cliché que j'ai pris la semaine passée, on voit bien qu'il manque des pierres sur l'ensemble des créneaux de cette même barbacane. Que s'est-il donc passé? Après moultes recherches et recoupements, j'ai appris la chose suivante. Dans les années 1960, M. Bourrely alors Architecte des Monuments Historiques prit la décision de faire enlever ces pierres pour des raisons d'esthétique. Il aurait considéré que cela donnerait un aspect plus ancien à la restauration de son illustre confrère. Ceci n'est pas très étonnant compte tenu de ce que l'on fit dans ces années là, dans le domaine des arts.
______________________________
© Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014