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Art dramatique - Page 7

  • L'Athénée: compagnie théâtrale carcassonnaise

    Il est fondé le 22 janvier 1901 à Carcassonne une Société lyrique et dramatique portant le nom de L'Athénée, ayant pour but de "développer les aptitudes lyriques et dramatiques de la jeunesse par l'interprétation du chant et de la déclamation". Cette association est composée par: Maître Darzens (président), MM. Fourcade et Barral (vice-présidents), E. Abrial (trésorier), MM. Arletaz et Tarbouriech (directeurs) et J. Laurent (secrétaire et archiviste). Les autres membres sont: MM. Auguste Bès (employé à la préfecture), Achille Abrial (rue du port), Joseph Bonnafous (rue de la mairie), Gaillardon (place aux herbes), Labrousse (Villalbe), Rey (jardinier, rte de Limoux), Joseph Costeplane (place Carnot), Bedel (rue des châlets), Corbière (rue des jardins), Peyre (rue des études), Marius Bourgès (jardinier à la Prade), Jacques Guilhem (allée d'Iéna), Charles Cambriel (rue Rancoulet) et Jean Lannes (63 bis rue du marché).

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    Le siège est établi au Café Raynaud, rue Tourtel. Cette société se produit lors des fêtes et des concerts de la ville; les répétitions sont confiées au directeur général et à son adjoint, le directeur de chant.

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    Programme de 1938

    La Grande guerre a semble t-il mis un terme aux activités de l'Athénée. Celle-ci renaît de ses cendres le 18 juin 1923 (JO du 8 juillet 1923) et est placée sous le patronage de la ville de Carcassonne. Les buts de la nouvelle Athénée ne sont guerre différents de la société primitive: "Pour le développement de l'Art théâtral amateur et de la participation aux oeuvres de bienfaisance." On remarquera toutefois, la disparition de l'art vocal dans les statuts. La compagnie est affiliée à la Confédération Internationale des Sociétés Théâtrales d'Amateurs à Paris, qui compte parmi ses rangs Tristan Bernard, Jean Richepin...etc.

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    Le Comité d'honneur est ainsi composé: Pierre Voizard (Préfet de l'Aude), Dr Tomey (Maire), François-Paul Alibert (Auteur dramatique), Osmin Nogué (Avocat), Georges Soum (Avocat), Guillaume Almayrac (Compositeur) et Jacques Ourtal (Artsite peintre).

    Le Comité actif est représenté par: Henri Rousset (Président et Officier d'académie), MM. André-Francis Rajol et Paul Bonnafil (Directeurs artistiques), René Goujon (trésorier), Michel Mir (Directeur de l'école de musique) et Édouard Lacombe (compositeur et professeur de musique).

    Les membres bienfaiteurs: Auguste Bès, J. Bouichou (négociant), Paul Alphonse Cambriel (négociant), Félix Cathala (Pâtissier), Georges Cotte (Négociant), J. Ferrand (industriel), Rougé (photographe), Mlle Mestre Jeanne, Noël Lassalle (huissier), Marty (retraité), Eugène Millet (bijoutier) Salès (boulanger), Alfred Ramond (négociant), Louis Raynaud (assureur) et Eugène Arnaudy (propriétaire à St-Hilaire)

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    Les répétitions de la troupe avaient lieu à l'Eden-théâtre, boulevard Roumens. Quant aux représentations, c'est au théâtre municipal dirigé par André Valette qu'elles se tenaient.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • François-Paul Alibert (1873-1953), poète et auteur dramatique

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    François Paul Alibert naît le 18 mars 1873 à Carcassonne et après des études au lycée de la ville, il devient à 17 ans employé de bureau à la mairie. Pendant ses loisirs, il se construit une sérieuse culture littéraire. Son don pour l'écriture se manifeste très tôt mais ce n'est qu'en 1907 qu'il publie son premier recueil de poèmes: "L'arbre qui saigne". La même année il fait une connaissance majeure, celle d'André Gide avec lequel il va se lier d'amitié jusqu'à sa mort. Gide organise chaque année un voyage pendant lequel avec Alibert ils partagent leur découvertes littéraires. Leur longue correspondance a été publiée aux "presses universitaires de Lyon" en 1982. L'oeuvre d'Alibert est constituée de 44 ouvrages dont deux à caractère érotique publiés très discrètement: "le fils de Loth" et "le supplice d'une queue". Ce dernier est paru incognito en 1931 sans nom d'auteur et ce n'est qu'en 1945 qu'on a pu l'attribuer à François Paul Alibert. Il s'agit d'un texte raffiné et sans grossièreté sur la liaison amoureuse de deux hommes: "un des trois ou quatre romans du désir" (Annie le Brun). Alibert a été considéré par ses contemporains de la même valeur que Paul Valéry, tant son style est proche de la forme classique. En 1930, il devient directeur du théâtre de la cité où il fait jouer ses pièces: Le cyclope (1932), La mort d'Orphée (1934). François Paul Alibert meurt à Carcassonne le 23 juin 1953. il est inhumé dans le cimetière du hameau de Grèzes-Herminis.

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    Un autographe de F-P Alibert à l'actrice Marcelle Romée

    (coll. Martial Andrieu)

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    Quelle maison d'édition prendrait aujourd'hui le risque d'une telle parution ?

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    Les correspondances entre Gide et Alibert

     

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    De ce balcon où je laisse,

     

    Par un minuit enchanteur,

     

    Vieillir la tendre paresse

     

    Qui s'alanguit sur mon coeur

     _

    Je vois, bientôt allégée

     

    De son extrême croissant,

     

    Toujours la lune orangée

     

    Prendre un chemin plus glissant.
    -
    Une essence volatile,

     

    Parmi l'éther vaporeux,

     

    A ses bords partout distille,

     

    Comme aux esprits bienheureux,
    -
    Qui va noyer les montagnes,

     

    L'ombre, et cette lune encor,

     

    Et leurs muettes campagnes,

     

    Sous un feu de perles d'or.
    -
    Puis, tandis que suspendue

     

    A molle inclinaison,

     

    Elle succombe, rendue

     

    A l'invisible horizon;
    -
     
    De la profondeur céleste

     

    Evanouie aux regards,

     

    Pour seul espace il ne reste,

     

    Perçantes de toutes parts,
    -
     
    Que ces étoiles brillantes

     

    Qui rendent au tremblement

     

    De leurs pointes scintillantes

     

    Humide le firmament

     _

    Et, telle une cruche pleine

     

    D'eau qui déborde et s'enfuit,

     

    Qu'une secrète fontaine

     

    Où l'intarissable nuit,
    -
     
    A sa rumeur passagère

     

    Sans commencr ni finir,

     

    Berce mon âme légère

     

    Sur un obscur souvenir.
     
    "Fontaines", extrait des Eglogues

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    La maison de F-P Alibert dans la rue Andrieu, à Carcassonne.

    Quelle tristesse d'ajouter Alibert à la longue liste des chers disparus de la vie artistique et littéraire de Carcassonne: Paul Lacombe, Jacques Ourtal, André Cayatte, Cécile Rives, Jacques Gamelin, Pierre Germain, Armand Raynaud, Ketty Dolbert, Georges Cotte, Michel Mir, Henri Tort-Nouguès, Ferdinand Alquié...etc. Qu'allons-nous léguer aux générations futures ?

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