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  • Le Théâtre municipal Jean Alary est un bijou de l'Art déco des années 1930

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    Le théâtre municipal de Carcassonne à l'angle des rues Voltaire et Courtejaire, porte le nom de "Jean Alary", son ancien directeur. Sa construction est récente puisqu'elle s'est terminée en 1935 sous la conduite des architectes Marcel Oudin et Marius Esparseil. L'ensemble du bâtiment de style art déco est classé comme monument historique.

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    Le hall d'entrée

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    En haut de l'escalier desservant le foyer du public, une peinture du suisse Gustave Louis Jaulmes (1873-1959). Membre de l'Académie des beaux-arts, cet artiste est représentatif de la tendance néo-classique au sein du mouvement Art-déco.

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    Le foyer du public au premier étage avec, sur sa gauche, les baies vitrées donnant sur la rue Courtejaire.

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    Le détail du balcon du second étage: Une lyre.

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    Dans le foyer, une scène champêtre de la Grèce antique que l'on doit à Jean-Noël Garrigues.

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    La salle du théâtre est dans une configuration dite "à l'italienne". Elle possède un parterre et trois balcons (le dernier est appelé "le pigeonnier") pour une capacité totale de quelques 800 places. Sur chaque côté se trouvent des loges destinées autrefois aux représentants du conseil municipal ou de la préfecture. D'illustres comédiens et chanteurs ont signé de leur nom le brigadier du théâtre (le brigadier est le nom du bâton servant à frapper les trois coups). Malheureusement, cet objet a été dérobé et se trouve sûrement chez un carcassonnais. Tout comme d'ailleurs les affiches, photographies et autographes des vedettes depuis 1950, volées en 2001 dans le bureau du machiniste Jeannot Resplandy qui les conservait religieusement depuis des années. C'était juste au moment où une entreprise de maçonnerie a effectué des travaux dans le théâtre, l'année de la prise de fonction de l'ancienne directrice, Madame Romieu. Mais, ce n'était que des papiers... a rétorqué la direction, à ce pauvre "Jeannot" tout marri par cette perte inestimable. Sûrement pas perdu pour tout le monde...

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Le quatuor op.101 de Paul Lacombe ressuscité après 110 ans de silence !

    Comme nous vous l'annoncions la semaine passée, une oeuvre du répertoire de musique de chambre de Paul Lacombe sera jouée à Grosse pointe (États Unis d'Amérique) en février prochain. Il s'agit du quatuor op.101 pour piano, violon, alto et violoncelle composé en 1903 et dont j'avais numérisé la partition lors d'un séjour à Paris, à la Bibliothèque Nationale de France. Tout simplement parce qu'il n'existe plus ce matériel à la vente dans les librairies musicales. Bien m'en a pris, car aujourd'hui j'ai pu l'adresser à ces musiciens outre-atlantique, comme je l'ai fait récemment pour les organisateurs du Festival de Radio-France qui joueront cet été la Sonate pour violoncelle.

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    Extrait de ma biographie

    Paul Lacombe, le testament musical d'un grand symphoniste français

     

    Achevé en mars 1903, le Quatuor op.101 pour violon, alto, violoncelle et piano porte la dédicace suivante : « A mon ami Vincent d’Indy ». Une attention, gage d’une amitié fidèle, que l’auteur de Fervaal remercia en ces termes : « La dédicace de votre nouveau quatuor m’est infiniment agréable, venant d’un confrère dont j’aime et apprécie le talent de symphoniste (pas si fréquent actuellement) depuis déjà longtemps. » Il ne s’engagea pas à le lire de suite, arguant un manque de temps dû à ses activités à la Schola cantorum. Il promit toutefois d’aller l’entendre à la Société nationale le 9 avril 1904.

    Lacombe qui cherchait des instrumentistes pour jouer son quatuor à ce concert, fit appel à Louis Diémer. Celui-ci n’étant pas libre, il proposa quelques uns de ses élèves dont Victor Staub qui devait assurer la partie piano en compagnie d’Henri Saïller (violon), de Marcel Mignard (alto) et de Cornélis Liégeois (violoncelle). Dans le courrier musical, Jules Combarieu notait :

     

    « Le quatuor de M. Paul Lacombe, qui ouvrait la soirée, fait honneur à la fois à la Société et à l’auteur, resté fidèle à la musique de chambre ;  son esprit très net et très ouvert n’a pas été atteint par cette manie de modernisme à outrance et à ce goût de l’étrangeté que nous avons parfois à déplorer chez les meilleurs ; mais il est bien de son temps, et sait, quand il le veut, écrire autre chose que d’aimables idylles. » Et malgré quelques réserves : « Ce que je regretterais peut-être c’est que les idées se pressent et font masse compacte, sans qu’on aperçoive suffisamment la structure de l’ensemble, qui, à première audition, m’a paru être conçu dans la forme du prélude ou de la rhapsodie, plutôt que dans la forme traditionnelle. », il conclu à « une œuvre de sérieux intérêt. »

     

     

    Il est intéressant de savoir comment il fut reçu de l’autre côté du Rhin, après que Lacombe l’eût envoyé au critique Eugen Segnitz :

     

     

    J’ai parcouru avec grand intérêt votre nouveau quatuor op.101. C’est une composition très inspirée, une envolée du premier mouvement jusqu’au final. Le mouvement lent est porté par une belle mélodie extraordinairement touchante. Le scherzo est très plaisant grâce à une harmonie bien choisie et originale. Le thème principal du dernier mouvement peut penser à une traduction à la française d’un Robert Schumann grâce à sa concision et sa précision rythmique. Avant tout cela dès la première lecture de l’œuvre on reconnaît la finesse, la clarté et le souffle inspirateur à travers une belle disposition des thèmes attribués aux différents instruments. Tout cela renforce grandement l’effet musical.»

     

     

    La partition sembla faire l’unanimité. Il ne semblait alors y avoir aucune raison pour qu’elle fût rejetée dans le midi de la France, où Lacombe jouissait de nombreux admirateurs. Après une audition à Toulouse le 23 avril 1909 et à Carcassonne deux jours plus tôt en présence du compositeur, elle rassembla tous les suffrages:

     

    « Le premier Allegro débute par une très belle phrase en ut mineur, d’un pur romantisme, qui se poursuit dans de larges développements traités d'après les traditionnelles formes classiques, c'est vrai, mais avec des harmonies d'un modernisme chatoyant. Par ci, par là, nous trouvons une petite pointe de chromatisme ; hommage discret (peut-être voulu) rendu à la mémoire du père Franck. La phrase initiale, après avoir passé dans les doigts des quatre instrumentistes, se termine dans une majestueuse péroraison. Le second numéro s'ouvre par des harmonies suspensives, laissant ignorer, dès le début, la tonalité future ; mais voici que le violoncelle expose une superbe phrase en la bémol, d'une bien belle envolée. Et c'est sur cette mélopée que le compositeur développe logiquement, qu'est bâti tout cet Andante, de façon si ingénieuse et qui est d'un caractère si prenant. L'allegretto est un peut intermède en forme de menuet  tout pimpant ; une sorte de caquetage de joyeuses commères, fort amusant à entendre. Quant au finale, écrit dans la tonalité d'ut majeur, il est construit sur un deux temps d'une grandeallure; c'est pompeux, majestueux et bien rythmé; il y a dans cette ultime partie un travail contrepointique des plus intéressants : la forme canoniquey bat son plein, de même que tous les artifices de la syntaxe musicale ; une manière pour Paul Lacombe de faire savoir aux admirateurs de sontalent, que, lui aussi, était fort en thème et qu'il est en musique, bachelier de rhétorique et de philosophie, voire même docteur."

     

    Écoute du Quatuor op.101

    http://www.youtube.com/watch?v=7KdTauJVDUI

     

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  • Artozoul : chasse, pêche et traditions

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    Le magasin d'articles de pêche et de chasse 

    Jean-Baptiste Artozoul

    fut fondé en 1866 à Carcassonne

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    Grandes fabrique de filets en tous genres. Verveux. Spécialité de roseaux et bambous. Filets de cailles. Balances et écrevisses. Lignes et hameçons Milward. Cordonnets et bouchons. Mouches. Racines Anglaises...etc.

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    L'immeuble qui abritait le commerce Artozoul est actuellement occupé par Yves Rocher, 66 rue Clémenceau. Le changement de numérotation des rues explique sans doute qu'il soit passé du 14 au 66 au cours du XXe siècle. Au dessus d'une niche qui devait accueillir sans doute une statue, on peut lire le millésime de l'année 1895.

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    Dans les souvenirs de Carcassonnais, les chasseurs venaient se ravitailler chez Artozoul en plomb et en poudre pour les fusils. Dans un dépôt mitoyen à sa boutique, situé dans la rue de la liberté, M. Artouzol avait de quoi faire sauter tout le quartier avec ses barils de poudre. À cette époque, on ne se soucait semble t-il pas de la sécurité comme de nos jours où parfois, cela en devient ridicule. Les articles vendus au détail étaient soigneusement fermés avec le document ci-dessus attestant de l'origine du produit et la quantité délivrée. Notez que Jean-Baptiste Artozoul conservait le titre d'arquebusier, un métier fort ancien avec les arbéalétriers, les archers, les artilliers. L'arquebuse se développa en Europe à partir de 1515 et vient du nom allemand Hakenbüchse.

    Dans un passé moins lointain, d'autres Carcassonnais vous diront que sur la vitrine d'Artozoul on pouvait lire la programmation des séances de cinéma. Quand le magasin cessa son activité, une vitrine donnant les sorties aux cinémas Odéum, Colisée, Boléro, Rex fut installée sur le mur d'en-face, de l'autre côté de la rue.

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