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Le domaine de Romieu, du XVIIe siècle à aujourd'hui

La Métairie de Brons, ainsi dénommée sur un plan de 1679, avait été bâtie sur un ancien oppidum romain à la sortie de la ville en direction de Bram, non loin de la voie romaine. En 1852, le procès verbal de la séance de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne nous renseigne sur la découverte d'une mosaïque romaine lors de travaux de défoncement à cet endroit, dans la partie la plus basse de l'Estagnol. D'après nos recherches, la métairie aurait appartenu au sieur Jean Brons, huissier de justice seigneuriale de Conques.

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Carte de Cassini de 1740

À une date que nous ne sommes pas en mesure de préciser, la métairie de Brons devint Romieu. On peut tout même situer le changement de propriétaire entre 1729 et 1740, grâce à deux cartes. Marc-Antoine Romieu (1706-1786), marchand drapier de son état, en devint l'acquéreur. Fils de Pierre Romieu, ancien Consul de Carcassonne,  il avait épousé Catherine Marragon (1728-1775), la fille d'un autre riche fabricant de draps. Comme la majeure partie des riches bourgeois de la ville, les époux Romieu résidaient dans une belle demeure de la Bastide en laissant le travail de leurs propriétés à des métayers. C'est donc ainsi que le domaine prit le nom de Romieu.

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Après la Révolution française, le domaine de Romieu passa entre les mains de la famille Maraval qui le conserva une centaine d'années. Juges au tribunal civil et d'une grande fortune, ils n'eurent pas le désir de modifier à nouveau l'appellation du domaine. Ils transformèrent leurs terres en vignes, au milieu du XIXe siècle, comme l'ensemble des propriétaires audois. Sous la houlette de Joseph Maraval (1881-1954), véritablement passionné d'agriculture et d'irrigation, son domaine se rendit célèbre grâce aux expérimentations des nouvelles machines. A la fin du XIXe siècle, la crise du Philloxéra entraîna progressivement la ruine des exploitants.

Malgré son mariage en 1907 avec Marie Antoinette Fondi de Niort, Joseph Maraval ne parvint pas à maintenir les comptes de son exploitation à flot. Un beau parti pourtant que la fille du Conseiller général réactionnaire du canton de Niort-de-Sault. Un opposant farouche à République laïque, ce Marcien Fondi de Niort ! Anti-Dreyfusard, soutien des ligues monarchistes et contre les aides aux classes laborieuses. Ses prises de positions, très brillantes d'un point de vue intellectuel, nourrissaient tous les combats contre les radicaux-socialistes dans le Courrier de l'Aude. Seul Dieu trouvait de grâce à ses yeux. D'ailleurs le mariage de sa fille avec Joseph Maraval fut assez rocambolesque. Célébré dans l'église de Grèzes par Mgr de Beauséjour, il fut l'objet d'un procès pour lequel l'évêque fut condamné à 50 francs d'amende. La loi interdit tout mariage religieux avant de passer à la mairie.

 Joseph Maraval, trop dispendieux et passionné par ses courses de chevaux, n'eut pas d'autre choix que de vendre son domaine à Germain Gazel, après la Première mondiale. Déjà en 1901 de grandes parcelles avaient été  cédées à la ville de Carcassonne pour la construction d'une terrain militaire, puis en 1936 du Stand de tir. Triste fin pour M. Maraval qui dut finir ses jours dans un appartement à Toulouse. Le domaine de Romieu appartient toujours à la petite-fille de Germain Gazel. 

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Autrefois, on accédait au domaine depuis le Canal du Midi directement par un chemin. C'était bien plus simple pour débarquer ou embarquer les futailles directement sur les péniches. La construction de la rocade a bouleversé ce tracé historique.

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