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  • La nouvelle place Carnot inaugurée par Raymond Chésa en 1995

    Il flotte dans l'air aujourd'hui comme un sentiment de nostalgie lorsque l'on voit à l'intérieur du centre-ville, les magasins tirer leur rideau pour s'exiler vers les zones commerciale en périphérie. Ce constat n'est pas propre à Carcassonne, car tout le territoire est frappé par cet exode des temps modernes. Lorsque Raymond Chésa arrive aux affaires de la ville en 1983, il fait plusieurs constats pour ce qui concerne la Ville basse : la population est vieillissante, les maisons sont dans un état de délabrement avancé, la circulation est impossible. Durant les six ans de son premier mandat, il lance un vaste de plan de semi-piétonnisation, construit deux parkings souterrains, fonde l'OPAH (Opération Programmée d'Amélioration de l'Habitat). Des bâtiments sont réhabilités et ceux qui sont trop endommagés sont rasés. Avec le concours du Groupe Marcou, des logements à loyer modérés sont édifiés ; ceci à pour effet de faire revenir une population plus jeune. Cette politique s'accompagne également de création de halte-garderies en centre-ville. Durant cette période, la Ville basse n'est pas encore classée et malheureusement, on a fait un peu n'importe quoi du point de vue architectural. Le second mandat de Chésa (1989-1995) permet le classement le 3 octobre 1997 du centre-ville, grâce au plan Mélissinos. La Ville basse perd son appellation historique ; ce sera désormais la Bastide Saint-Louis. La Cité médiévale devient la même année Patrimoine Mondial de L'UNESCO. Sous l'égide des Bätiment de France, la municipalité souhaite réhabiliter l'ancienne place aux Herbes, devenue place Carnot. L'idée de construire un parking souterrain fait son chemin, mais se heurte à l'avis des commerçants. 

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    © Alain Machelidon (Dr)

    La place Carnot avant sa réhabilitation, c'était l'anarchie des voitures et les gaz d'échappements au nez des consommateurs en terrasse des cafés. Au second semestre de 1994, la municipalité vote la transformation totale de la place.

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    © Alain Machelidon (DR)

    Les platanes centenaires sont déracinés. Ceux qui n'étaient pas atteint par la maladie ont été replantés sur le parking du stade de la plaine Mayrevieille. Carcassonne perd une occasion de connaître son histoire... Aucune fouille préventive n'a été diligentée sur le site pour ne pas retarder les travaux. 

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    © Alain Machelidon (DR)

    Le revêtement intérieur est posé en pavés et dalles provenant de la carrière de Roquetaillade, située dans la Haute-Vallée de l'Aude. Les abords de la place sont ornés de marches en marbre incarnat de Caunes-Minervois.

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    © Alain Machelidon (DR)

    Les nouveaux platanes et les pavés font leur apparition. La place prend alors une nouvelle allure, dépourvue des voitures ventouses. La cafetiers vont pouvoir y installer leurs terrasses. Quelques semaines avant les élections municipales de mars 1955, la nouvelle place est inaugurée. Une plaque en marbre gravée rappelle encore ce jour-là.

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    © Julien Roche

    Aujourd'hui, il n'y a personne pour regretter la place d'autrefois. Depuis sa réhabilitation, on ne compte plus le nombre de cafés et de restaurants qui se sont installés. C'est le poumon de cette Bastide qui dans un même temps, a perdu en 20 ans de très nombreux commerces. Que s'est-il donc passé ? Dans les années 2000, le centre-ville a perdu le Conseil général, la Chambre d'agriculture, les Archives départementales, le Centre de tri de la Poste. On peut estimer à plus de 2000 le nombre de fonctionnaires territoriaux déplacés en périphérie. Ce sont autant de consommateurs en moins... Dans un même élan, on a continué à satisfaire une demande d'extension des zones. Les fidèles du centre-ville ont été ponctionnés par les horodateurs et les contraventions. La reconquête commerciale reste à inventer...

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