Dans son dernier numéro, le bulletin municipal de la ville de Carcassonne intitulé
"Bien à vivre à Carcassonne"
semble avoir laissé passer un certain nombre de coquilles, susceptibles de mettre en exergue sa résistance à l'histoire de la Seconde guerre mondiale et à l'orthographe. L'article en question évoque l'impérieux "devoir de mémoire" que doit la ville à ses héros de la résistance. Or, on y lit "Beaudrigues" et non "Baudrigues" ; Aimé Ramon et non Aimé Ramond ; Martyr et non martyre, qui dans ce contexte n'a rien à voir par exemple avec le martyre de Sainte-Cécile. Sans compter, une syntaxe rendant l'article un peu difficile à suivre dans ses longueurs et ses tournures ; des majuscules en dehors des règles de typographie.
Voilà donc un devoir de mémoire, sans devoir de relecture...
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Comme vous le savez sans doute, la mairie de Carcassonne a refusé d'acquérir l'ancienne villa de Maître Follet, occupée entre 1943 et 1944 par la Gestapo. Malgré nos protestations, les engins de chantier ont eu raison de ce lieu mémoire, pour lequel la municipalité n'a pas cru bon de faire son devoir. Les sombres héros, venus de l'Espagne voisine pour défendre la France et torturés en ce lieu, n'auront pas les honneurs municipaux. Olé !
Dans le fond de la parcelle, on a commencé à bâtir les logements sociaux tant désirés par Habitat Audois et subventionnés par nos impôts. Sur le devant, là où se trouvait la villa, bientôt un parking goudronné. Il n'y a plus qu'à espérer qu'un monument commémoratif soit dressé sur le site. A dire vrai, je n'y crois pas un seul instant... Comment les associations d'anciens combattants, qui n'ont pas levé le petit doigt pour protester contre la destruction de la villa pourraient-elles s'en occuper ? A moins qu'avec médailles, drapeaux, discours lyriques et sonnerie aux morts, elles ne se battent pour figurer en bonne place sur la photo qui sera diffusée sur le journal. Un bon festival... de cannes.
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Dans le cadre de la totale refonte de l'esplanade soviétique Gambetta construite en 2008, la ville de Carcassonne vient de donner un coup de jeune à la façade du Musée des Beaux-arts. Les niches et les lettres de "Musée" sur le fronton ont été repeintes. Une très bonne initiative !
Quelques aspects du nouveau square Gambetta pendant les travaux
Les plantes peu gourmandes en eau ont été plantées.
Les dalles déjà cassées après seulement 7 ans d'existence, ont été remplacées par une espèce de revêtement composite, au milieu duquel des parties engazonnées donnent de la fraîcheur.
Des pergolas accueilleront bientôt des rosiers ; dans les allées, de nouveaux lampadaires illumineront les soirées sous la lune. L'ancien mobilier urbain (bancs et poubelles), à plus de 1000 euros pièce, a été enlevé. Vu sa vétusté après seulement 7 ans, il y a fort à parier qu'il sera remplacé.
Ici, une espèce de fontaine appelé "Miroir d'eau" viendra prendre place... J'ai longtemps milité contre la destruction du square Gambetta pour un parking, surtout après l'esplanade soviétique qui le remplaça. Je ne vais donc pas bouder mon plaisir de la voir disparaître prochainement. Contester le prix final de cette erreur du passé et ses responsables, je veux bien le laisser à la politique. Je ne suis qu'un citoyen...
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Lors de ce week-end de Pentecôte, je me suis rendu dimanche à Narbonne. A ma grande surprise, la Communauté d'Agglomération du Grand Narbonne organisait le 2e Salon du livre et de la jeunesse réunissant près de 85 auteurs. Un grand chapiteau avait été dressé sur le Cours Mirabeau à côté des Halles, ouvertes le dimanche. Durant ces deux jours des conférences et des lectures ont été données : Daniel Picouly, Jean-Claude Dreyfus, Remy Pech, Henri Gougaud, Isabelle Lefort...
Daniel Picouly
Prix Renaudot en 1999
Les éditions du Cabardès
Comment se fait-il que la Sous-préfecture de l'Aude possède un tel évènement, quand le chef-lieu du département est inexistant dans ce domaine ? On pourrait se soulager avec les Estivales de la Malepère à Arzens, où une petit équipe de passionnés réalise des prouesses culturelles en milieu rural, si cet évènement n'était pas boudé par les journalistes locaux et les subventions. Allons, il est temps que nos élus se ressaisissent. Comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois. Ce que je vois, c'est une belle médiathèque à Narbonne et maintenant un joli Salon du livre. Faut-il ajouter de superbes musées, un office du tourisme de classe 1, un théâtre national, un patrimoine archéologique entretenu... A Carcassonne, nous avons la Cité pour nous cacher derrière l'incurie.
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Les entreprises choisies par le Centre des Monuments Nationaux (donc, l'état) pour réaliser les nouveaux guichets d'accueil du Château comtal, font-elles appel à des ouvriers détachés venus de Pologne ? C'est ce que j'ai pu observer avec ce véhicule garé dans la barbacane au milieu du chantier. Ces ouvriers travaillaient le lundi de Pentecôte. La pratique est légale puisqu'autorisée par Bruxelles, mais elle pose plusieurs questions... Pourquoi donc faire venir de la main d'oeuvre européenne quand notre pays est plongé dans un chômage sans précédent ? N'est-ce pas choquant que ce soit l'état qui paie ces entreprises avec le fruit de nos impôts ? N'y a t-il pas une concurrence déloyale appelée "dumping" avec nos artisans et les charges patronales élevées ? Ces ouvriers polonais sont sûrement payés au taux horaire de leur pays d'origine. Tout ceci n'est-il pas scandaleux, car injuste ? On préfèrera sans doute contrôler les chômeurs français soupçonnés de ne pas rechercher du travail... Bientôt, on leur demandera de s'aligner sur les 3 euros de l'heure de l'ouvrier polonais.
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Lors de ma visite dans la Cité, j'ai également observé de nombreux changements allant dans le bon sens.
Des travaux de restauration de grande qualité à la Porte d'Aude.
Les créneaux situés au-dessus du théâtre ont été restaurés
Restauration du muret longeant la Basilique Saint-Nazaire
La haie qui dépassait de ce muret en face du cimetière de la Cité a été supprimée. Elle laisse apparaître un petit jardin pour se reposer, qui donne de la clarté à l'entrée par la porte Narbonnaise.
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