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Lettre ouverte à Jean-Claude Pérez, député-maire de Carcassonne

 Monsieur le député-maire,

Vous avez récemment délivré un permis de construire à la société Habitat Audois afin de permettre l’édification d’un immeuble de 40 logements, au 67 de l’avenue Franklin Roosevelt.  Cette décision va entraîner la destruction d’une maison de 1885, occupée par les services de la Gestapo de 1942 à 1944. Dans un courrier en date du 19 août 2009, l’Architecte des bâtiments de France M. Huertas donnait à la Direction Régionale des Affaires Culturelles son aval afin d’inscrire ce lieu à l’inventaire des Monuments historiques, comme lieu de mémoire de la résistance à la barbarie nazie. Qu’a- t-on fait  de cette prescription ? De nombreux courriers et témoignages signés sont arrivés jusqu’à moi, dont un indique la possibilité d’un charnier dans le parc puisqu’un jardinier aurait été engagé pour la réaliser la basse besogne des bourreaux. En cette maison, Mercédès Nunez Targa, secrétaire du poète espagnol Pablo Néruda, a été torturée et envoyée à Ravensbrück. Je joins à l’envoi le message de son fils Pablo Iglesias Nunez.

A titre personnel, monsieur le député-maire, bien que n’ayant aucun mandat pour cela, ni légitimité mis-à-part mon amour pour l’histoire de notre ville, je vous demanderais de bien vouloir sursoir à cette destruction. Réunissez une commission d’experts composée d’historiens, de témoins et d’anciens résistants afin de définir le bien fondé de votre décision. Avant que les coups de pelles n’interviennent, procédez à un sondage du terrain pour vous assurer qu’il n’y a pas de corps enterrés.

Au nom de la mémoire et de l’idée que nous nous faisons tout deux des valeurs de la République, il serait grave de laisser cette mémoire s’effacer pour un parking.

Dans l’attente, je prie d’agréer, monsieur le député-maire, l’expression de mes sentiments distingués

Martial Andrieu

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