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Message de Pablo Iglesias Nunez, fils de résistante déportée

Bonjour Monsieur Andrieu. Je suis espagnol et je pensais que nous-seuls, les Espagnols avions un problème d’amnésie collective. Les blessures de la Guerre d’Espagne ne sont pas refermées, mais je m’aperçois avec effroi que l’amnésie espagnole est contagieuse et atteint la société française et en particulier la société carcassonnaise. Que serions-nous devenus sans le courage et l’abnégation de ces femmes et de ces hommes, Français et étrangers, de diverses sensibilités, qui ont su combattre le fascisme international et ont défendu les idées de justice, de liberté et de tolérance. Ces idées sont celles qui permettent que tous, sans exclusions, puissions aujourd’hui nous exprimer librement.
Je suis le fils de Mercedes Núñez, républicaine espagnole, engagée dans la Résistance à Carcassonne, arrêtée par la Gestapo et interrogée violemment par le sinistre René Bach au siège de la Gestapo, puis déportée à Ravensbrück. Je ne réclame pas vengeance. Simplement je veux crier haut et fort : Plus jamais ça !


Nous devrons attendre encore des années (2045) pour que les Archives puissent nous éclairer sur ce qui se passait au siège de la Gestapo, route de Toulouse., car malheureusement, de nombreux documents classés sensibles de « haute trahison » au sujet de la collaboration ne sont toujours pas consultables publiquement aujourd’hui. En effet, les archives sensibles du procès Bach (tortionnaire de la Gestapo), qui s’est déroulé aux Assises de Carcassonne, fin juillet 1945, font l’objet de cette limitation.


Les témoins directs de la barbarie sont sur le point de disparaître et la jeunesse a besoin de repères de mémoire pour comprendre le présent et construire le futur.
Le contexte international actuel exige d’être vigilant. Comme disait le dramaturge allemand, Bertolt, Brecht : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».


Le profit immobilier ne peut s’établir au détriment des valeurs républicaines et démocratiques.
Merci Monsieur Andrieu pour votre courage et votre détermination. Je regrette vivement que l’on ne puisse pas compter avec le soutien efficace des organismes et associations censés faire de la mémoire un devoir prioritaire.


Salutations cordiales.


Pablo Iglesias Núñez

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