Il est fait un froid de canard en ce début de mois de novembre 1964 à Carcassonne et le vent du nord accentue cette impression glaciale, alors que l'on tourne les dernières scènes du dernier film de Gérard Oury dont l'action se passe en été.
Le Corniaud
Pendant trois jours, la Cité devient le décor naturel d'un tournage réunissant les plus grandes vedettes du cinéma comique français : Louis de Funès, Bourvil, Henri Genès, Jean Droze, Henri Ferrière...
Les figurants Carcassonnais
La production qui a pris ses quartiers à l'hôtel Terminus, comme d'ailleurs Louis de Funès, a engagé une vingtaine de figurants Carcassonnais. Bourvil loge à l'hôtel du Donjon et l'équipe technique à La croque sel chez Madame Pavernès.
Les décors
Le passage à niveau
Ce passage à niveau ne se trouve pas à Douzens, comme de nombreux Carcassonnais continuent à le prétendre. Cette scène a été tournée dans le département du Var, ainsi que j'ai pu moi-même le découvrir en 2005 à force de recherches et en me rendant sur les lieux. Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est que le passage à niveau est identique à celui utilisé dans une scène du film "Le gendarme se marie". Gérard Oury n'a fait que créer un panneau de la N113.
Il s'agit du passage à niveau de la gare La motte - Sainte-Roseline qui se situe sur l'axe Les arc - Draguignan. La route a bien changé depuis 1964...
Le café de France
Sur la place Saint-Nazaire, lieu principal du tournage, le magasin de photographie de M. Bouffard a été transformé en "Café de France".
En 1964
La scène du Café de France
La gendarmerie
Dans le film en 1964
En 2015
L'hôtel "Dame Carcas" a été habillé d'un panneau indiquant "Gendarmerie nationale" réalisé en isorel mou, carton et cadre de bois par la menuiserie Loupia. Quant aux lettres, elles ont peintes par les ouvriers de chez Labeur. Il ne s'agit que le l'aspect extérieur car les scènes d'intérieur de la gendaramerie seront tournées dans le garage de l'hôtel de la Cité.
© Collection J-L Bergnes
Bourvil se concentre dans la gendarmerie
L'hôtel de l'esplanade
Sur le panneau bleu "Café de France", apparaît le nom du propriétaire du commerce de photographie loué pour le tournage : M. Bouffard. Il devient cafetier...
Seule la marquise de l'hôtel de la Cité a changé depuis 1964
C'est de l'une des cabines de l'hôtel de la Cité donnant sur la place que Bourvil téléphone à Louis de Funès.
Gérard Oury a posé sa caméra dans le hall de l'hôtel
La scène s'est tournée contre les fenêtres à droite situées dans le hall de l'hôtel.
Les lieux de tournage
Les gangsters arrivent par le chemin des Anglais en longeant le cimetière vers la Porte Narbonnaise. On remarque à gauche que le parking, ni la route vers Montlegun n'existent en 1964.
Le même endroit en 2015
Plaisir d'amour dans les lices...
Plaisir d'amour... depuis le Pont levis
© autourdelouisdefunes.com
80, rue des fossés verts
- Le patron est en danger !
- Où ça ?
- 80, rue des fossés verts
La course poursuite
La rue du Four Saint-Nazaire. Il reste encore les traces de la marquise au-dessus de la porte à droite
Bourvil avec l'ancien presbytère en toile de fond. Il entraînera les policiers dans une course poursuite à travers la Cité, dont le but essentiel sera de montrer les plus beaux plans du monument.
Le presbytère en 2014 devient un restaurant
La Porte d'Aude
Les photos de tournage
© René Roques
Gérard Oury et Bourvil
© René Roques / Coll. Patrice Cartier
Louis de Funès et Gérard Oury sortent de l'Hôtel de la Cité
© René Roques
Gérard Oury donne ses instructions
© René Roques
Moteur...
© René Roques
(avec l'aimable autorisation de Patrice Cartier)
Entre deux prises
Bourvil lit l'Indépendant et signe des autographes
© Collection J-L Bergnes
Louis de Funès se fait discret et écoute dans la basilique St-Nazaire les orgues, jouées par un jeune séminariste.
Quelques anecdotes
L'équipe de tournage se réunit chaque fin de journée à l'hôtel du Donjon pour faire le point. Ensuite, le réalisateur et ses techniciens visionnent les rushs au Chapeau rouge (rue Trivalle), mis grâcieusement à disposition par Jacques Cau.
La cabine téléphonique de laquelle sort Louis de Funès a été retrouvée :
De nombreuses Carcassonnaises se sont présentées pour la figuration. Aucune habitant la Cité n'a été choisie ; ce sont celles de la ville basse qui tournèrent dans le film. Chacune d'entre-elles est habillée pour les besoins du tournage en jupe et manches courtes alors qu'en ce mois de Novembre, il fait un froid glacial.
Une jeune Carcassonnaise fera ses débuts au cinéma dans le rôle de Suzanne (serveuse du Café de France). Il s'agit d'Annie Claparède, âgée de 16 ans.
Ci-dessous, son interview
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