Il est inutile de préciser que les municipalités qui se sont succédé tout au long du XXe siècle, ont été les plus destructrices pour ce qui concerne le patrimoine historique de notre ville. En ce domaine, la palme d'or toutes catégories revient à Monsieur Antoine Gayraud et à l'ensemble de son conseil municipal. Ces gens-là n'avaient aucun respect pour l'héritage que les anciens nous avaient transmis ; il fallait à tout prix raser les vieilleries et construire à la place des cubes de béton : Hôtel Dieu, Lycée de garçons, Chapelles, etc. C'est dans ce mouvement que l'on fit disparaître l'École normale de la rue Littré.
Oh ! Certes, à l'époque la façade du bâtiment n'était pas bien reluisante. Il suffisait d'un ravalement pour lui rendre son lustre d'antan, mais on préféra faire travailler le BTP. Encore de nos jours, les vautours de la truelle sortis de chez lego, rêvent encore de pouvoir bâtir dans la Bastide leurs fameux cubes en béton. On prend trop souvent ici les mesures de la verticalité avec l'horizontalité du portefeuille. Bref !... Donc, au début de l'année 1975, l'entreprise Depaule envoya ses pelles mécaniques mettre à bas l'École normale. La construction de cette dernière s'était réalisée au XVIIIe siècle, en réemploi avec les vieilles pierres des remparts de la porte de Toulouse. Que croyez-vous qu'ils en firent ? Ils les concassèrent et les utilisèrent ensuite pour la réalisation des routes.
La vieille porte d'entrée fut l'unique objet à être conservé, grâce à l'architecte des Bâtiments de France. Le millésime indiquant la date de 1709 partit avec les gravats. Vous pouvez encore apercevoir les montants de cette porte dans un recoin de l'immeuble cubique qui remplaça l'École normale.
Il faut vraiment le savoir car rien n'indique l'histoire de cette porte...
Le chef d'œuvre que nous a laissé à la place cet architecte dont la postérité n'a pas, fort heureusement, retenu le nom est sans doute du plus bel effet. Un parking souterrain a été réalisé, mais où sont passées les fouilles archéologiques ? Pourtant sur son emprise, il y avait l'ancien couvent des Augustins.
_________________________________
© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018