Ce que nous allons vous conter n'est pas issu des livres d'histoire, ni a fortiori de l'une des biographies les plus documentées sur Napoléon III. Non ! Il s'agit du témoignage d'un Carcassonnais, célèbre en son temps dans notre ville. Les souvenirs de M. Esparseil, architecte et descendant de Théophile Marcou, rédigés en 1962 sont miraculeusement arrivés jusqu'à nous. Dans ce condensé de précieuse mémoire, cet homme évoque le passage du Prince-président Louis Napoléon Bonaparte à Carcassonne, le 3 octobre 1852.
Eugénie de Montijo
Depuis leur dernière rencontre en 1849 dans l'hôtel de Mathilde Bonaparte, Louis Napoléon Bonaparte brûle de passion pour cette jeune femme issue d'une noble famille espagnole. Pendant deux ans, le futur empereur cherche à lui faire une cour assidue. Son entourage préfèrerait plutôt qu'il se marie avec l'une des héritières des têtes couronnées européennes, mais les souverains ne sont guère enclins à se ranger derrière cette idée. Napoléon n'est pas encore empereur et on ne prête guère une éducation qui sied avec la bienséance et l'étiquette des cours royales. Coureur de jupons Napoléon ?
Le 3 octobre 1852, le Prince-président effectue une tournée à travers le sud de la France et fait arrêt à Carcassonne. Nous avons déjà relaté cet évènement dans notre article du 2 février 2016. Eugénie était là, au coin de la rue du marché. Inutile d'en dire davantage, lisons le récit que fait M. Esparseil à ce sujet.
« Mon père qui l’avait connue aux Tuileries dans toute sa splendeur, se trouvant tout d’un coup en face d’elle, sa figure changea. Il la salua respectueusement. Cette rencontre fut le sujet de notre conversation au cours de laquelle j’appris qu’avant son mariage avec Napoléon III, ce dernier vint à Carcassonne le 3 octobre 1852, en qualité de Louis Napoléon Bonaparte, prince Président de la République.
La comtesse de Montijo, amie du curé de Saint-Vincent (ce devait être l’abbé Gastines) avait été invité par lui à Carcassonne pour voir passer le Président de la République, bien en vue, afin qu’elle ne passe pas inaperçue du Président. Ce qui se produisit, à tel point que l’on prétendit à cette époque que le curé de Saint-Vincent était pour quelque chose dans le mariage de Napoléon III avec Mlle de Montijo en 1853.
Beaucoup plus tard, passant rue du Marché avec des vieux amis de mon père qui avaient assisté à l’évènement, l’un d’eux, s’arrêtant au coin des deux rues, dit aux autres : « Vous rappelez-vous la petite Montijo, ici ? »
Eugénie se tenait là avec l'abbé Gastines le 3 octobre 1952
La future impératrice ne trouvait guère de charme à cet homme plus âgé qu'elle, mais elle se résolu à l'épouser religieusement le 30 janvier 1853. Après tout, on ne refuse pas la main d'un empereur. Exilée avec son époux déchu de son trône en 1870, elle mourra en 1920 à l'âge de 94 ans. Les époux sont inhumés dans la crypte de l’église St.Michel de l’abbaye de Farnborough (Grande-Bretagne).
Eugénie de Montijo à la fin de sa vie
Sources
Notes, recherches et synthèse / Martial Andrieu
Souvenirs de M. Esparseil / 1962
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Commentaires
ENFIN ! UNE BELLE HISTOIRE D'AMOUR -
UN BIEN JOLIE FEMME EUGÉNIE !
Eugénie... une belle personne contrairement à son époux d'empereur qui était un fourbe. Si Carcassonne est pour quelque chose dans ce mariage c'est bien car elle a souvent arrondi les angles.