William Cody (1846-1917), alias Buffalo Bill ; la figure mythique de la Conquête de l'ouest américain pose ses bagages avec sa troupe à Carcassonne, lors d'une tournée en France.
Le grand chef Sioux Sitting Bull et Buffalo Bill
Le chasseur de bisons et le chef indien participent en 1885 à la tournée en Amérique du nord du Buffalo Bill's Wild West. Il s'agit de la troupe fondée en 1882 par le célèbre trappeur retraçant des épisodes de la Conquête de l'ouest. En 1889, Sitting Bull n'obtiendra pas l'autorisation de se rendre sur le vieux continent lors de la tournée européenne.
En 1905, plus de cent villes françaises accueillent le Buffalo Bill's Wild West dont Carcassonne, le 18 octobre. Au dernier moment, les autorités militaires de la ville décident de ne pas donner l'autorisation à la troupe de s'installer sur le champ de tir de Romieu. La morve des animaux faisait craindre la propagation éventuelle d'une épidémie. C'est donc sur le champ de courses de la Fajeolle que se produira le spectacle.
L'express du midi
"Pour traverser l’Atlantique, il fallut seize bateaux pour transporter l'ensemble des huit cents hommes ainsi que les cinq cents chevaux de la troupe. En France, il ne fallait pas moins de trois trains spéciaux pour les conduire de ville en ville. Les cinquante wagons américains, représentant une longueur de près d'un kilomètre étaient précédés par des fourgons de tête mis à disposition par des compagnies régionales qui fournissaient également ceux fermant la marche. Les wagons- lits du convoi, possédaient la particularité d'être deux fois plus longs que leurs homologues Européens, et, fait remarquable, celui du Colonel Cody était un véritable appartement composé d'une cuisine, d'une vaste salle à manger, d'une petite chambre occupée par ses domestiques, d'une chambre à coucher ainsi qu'un cabinet de toilette.
Buffalo Bill au milieu de ses hommes
Pendant que les hommes de la troupe procédaient a l'érection des tentes, les indiens en faisaient de même en dressant leurs tepees. Il ne fallait que deux heures pour emmener tout le matériel, soit mille deux cents pieux, quatre mille mats, 23000 m2 de toile, trente mille mètres de cordages, près de huit mille sièges et pas loin de dix mille pièces de bois et de fer indispensables. .Des centaines de tentes surmontées des drapeaux de toutes les nations devaient offrir une vision contrastant singulièrement avec les remparts de la vielle Cité. On peut penser que grâce aux trois grandes dynamos alimentant ce campement cosmopolite, Carcassonne connut ainsi ses premières illuminations.
Les représentations avaient lieu généralement à deux heures de l'après midi et à huit heures du soir. Bien que les acteurs puissent être exposés aux intempéries, il en était tout autrement des spectateurs, ceux-ci bénéficiant de l'abri d'une immense tente rectangulaire.
L'ouverture du spectacle se faisait au son d'un pittoresque orchestre de cow-boys, alors que Buffalo Bill en grande tenue, se présentait lui-même accompagné de ses cavaliers. Il faut souligner que le colonel mettait un point d'honneur, en faisant pénétrer les indiens à sa suite, de les valoriser constamment. S'enchaînaient ensuite des exhibitions de cavaliers, de cow- boys, d'indiens en nombre aux costumes chatoyants, de Mexicains, d'Arabes, d'authentiques samouraï et même de cosaques. Des «Western-girls», ainsi que des sqaws, offraient aux badauds médusés un tableau d'un exotisme inoubliable...
A Carcassonne, on vint de fort loin pour admirer cette représentation unique en son genre. Il faut dire que dans l'organisation, rien n'était négligé pour la promotion, d'innombrables affiches étaient placardées dans les villes et villages environnants faisant aujourd'hui le bonheur des collectionneurs." (sudinsolite.com)
"Bien que 10.000 personnes assistaient au spectacle de l'après-midi. Ce fut de midi à deux heures un va-et-vient continuel et une interminable théorie de piétons se dirigeant vers l'hippodrome. Le spectacle de Buffalo sans être extraordinaire, valait d'être vu pour son originalité. Mais ce qu'on a avalé et rapporté de poussière !"
(L'express du Midi)
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Commentaires
Les wagons américains s'adaptaient donc à l'écartement ferroviaire français ? Etonnant...
Oui, c'est à l'occasion de ce voyage qu'il rencontra Frederic Mistral : indiens de tous les pays...