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corrida

  • La tauromachie est-elle une tradition à Carcassonne ?

     Il faut arriver à l'année 1885, le 22 juin exactement, pour que le Conseil municipal de Carcassonne sous pression d'une pétition, autorise la construction d'une arène près de l'abattoir. Les premières courses de taureaux ont lieu à Carcassonne en mai 1886 sur un terrain en bordure du chemin de Montredon. Elles attirent un public plutôt populaire ; le prix des billets n'excède pas trois francs. Le directeur Paul Bazy, fort du succès rencontré par la cuadrilla de Martin Frutos à Nîmes, désire impulser la même dynamique dans la capitale audoise. Le Pouly, toréro de grande réputation y remporta avec brio la Médaille d'or, le 14 juillet 1886. Les arènes en bois occuperont ce lieu jusqu'en 1899, années où les spectacles taurins se déplaceront au lieu-dit "La justice" sur la route de Montréal. Le 9 juillet 1899, les matadors Armilia et Chuléro, tuèrent leurs toros grâce à des estocades foudroyantes. Dès lors, l'aficion se développa rapidement. On donna trois courses en juillet, dont celle du 30 durant laquelle Canario officia, et trois courses les 13, 15 et 20 août.Comité taurin.jpg

    Le 22 septembre 1899, le Club taurin se forma avec les toreros Antonio Fuentès, Réverté, Antonio Montès, qui devint son Président d'honneur. Il fut représenté au dernier congrès de la fédération, à Alais le 25 février 1914. 

    Après la guerre de 14-18, il n'y a plus eu de corridas pendant près de quarante ans.

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    Martin Frutos à Carcassonne en 1886

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    Pendant trois ou quatre ans, au début des années 1950, les arènes de la Patte d'oie offrirent des spectacles taurins, corridas ou charlotades. Le succès fut inégal... Dans le ruédo Carcassonnais, les plus grandes vedettes de la tauromachie d'alors durent présentées : Luis-Miguel Dominguin, Ortéga, Aparicio, Ordonez, Martoreil, Raphael Rodriguez. La célèbre "matadora" à cheval Conchita Cintron, les frères Angel et Raphael Péralta, etc.

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    Le Club taurin carcassonnais qui avait son siège social au Café glacier (Bd Roumens), organisait le 21 septembre 1952 une corrida à Carcassonne. Les arènes en bois avait été installées à Patte d'oie et l'on pensait que ce serait le retour de la tauromachie après plusieurs décennies d'absence.

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    Les arènes en bois de Patte d'oie en 1952

    Négociant réputé, Jean Roux était "Chef du Train d'Arrastré" lors des corridas Carcassonnaises. Il prêtait aux organisateurs deux magnifiques percherons, afin de retirer la dépouille des taureaux de l'arène après leur mise à mort. Les célèbres écuries de Jean Roux étaient situées à quelques dizaines de mètres des arènes. Il avait hébergé les célèbres "Rejonéadors", les frères Péralta. Jean Roux faisait admirer ses splendides percherons dont la croupe était constellée d'étoiles, dont les sabots étaient passés à l'or fin, dont la crinière et la queue étaient tressées avec des tiges de paille.

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    Le prix des places allait de 2,200 francs (barrière) à 450 francs (amphithéâtre). Les arènes de Patte d'oie pouvaient recevoir 15 000 spectateurs. Lors de la corrida du 14 juillet 1953, le public eut l'occasion de voter pour désigner le meilleur des deux matadors présents au cartel : Giron et Pimentel. César Giron remporta le Trophée de la Ville de Carcassonne. Lors de cette corrida, la présidence était assurée par M. le docteur Signé. Ses assesseurs se nommaient Marcel Senty, Louis Boudenne, Pierre Tarbouriech, Jose Portillo.

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    L'année 1953 fut le chant du cygne des corridas dans la capitale audoise. Les arènes de Patte d'oie, au bout de l'allée Iéna, furent démontées pour des raisons, dit-on, de sécurité. En fait, le maire de Carcassonne n'en voulait plus dans sa ville.

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    La quadrilla aux arènes de Carcassonne

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    Rayito hijo met à mort le taureau

    La tauromachie renaît de ses cendres à Carcassonne à la fin des années 1990, grâce à la volonté du maire Raymond Chésa. Il créée d'abord un évènement qui s'appelle "La semaine espagnole" dans lequel, il est mis en avant la culture andalouse. Ce ne sont que défilés de chevaux et sévillanes. Petit à petit germe dans l'idée du maire de faire de sa ville une place force de l'art tauromachique. Lors de son dernier mandat, il promet la construction d'arènes en dur à l'ancien abattoir de la ville, qu'il fait baptiser "Espace Jean Cau". Le prix Goncourt 1961, natif de Bram, était un grand défenseur des corridas. Après la mort de R. Chésa en janvier 2005, son premier adjoint (Gérard Larrat) devient maire de la ville. Ce dernier qui n'a pas loin s'en faut la fibre tauromachique - ancien député de la Commission culture à l'Assemblée nationale - ne mettra pas à exécution le projet de construction des arènes. 

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    Quand en 2009, la municipalité socialiste prend en main la destinée de la ville, Jean-Claude Pérez déclare que la commune ne financera plus les corridas. Le Cercle Taurin Carcassonnais devra trouver dans ses fonds propres les moyens de les organiser. Les corridas de novillos auront lieu quand même ; avec quel argent ? En 2016, le Cercle Taurin Carcassonnais organise pour la première fois de vraies corridas avec des taureaux de combat. Ceci constitue une montée en puissance du lobby taurin au sein de la collectivité.

    En 2018, les corridas sont annulées suite à une mauvaise organisation. Le préjudice financier permettra t-il de faire repartir la machine taurine ? Certains l'espèrent, mais beaucoup ne le souhaitent pas.

    Mis à jour le 27 novembre 2018

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