La première pierre de cette chapelle attenante au Collège royal est posée en 1640 et consacrée par les évêques de Mirepoix, Lodève et Mende en 1667. Après la Révolution, le collège est transformé en atelier militaire puis accueille l'Ecole centrale audoise. Jacques Gamelin, peintre et professeur de dessin, exposera ses toiles dans l'ancienne chapelle du collège. Il s'en suivra un long et douloureux déclin pour ce lieu de culte significatif de l'art religieux du XVIIe siècle, jusqu'au moment où la ville de Carcassonne décide en 1997 de procéder à sa restauration. Par chance, le bâtiment est classé à l'inventaire des monuments historiques depuis le 10 avril 1948, ce qui explique qu'il n'ait pas été rasé pour un parking...
La municipalité Chésa a pour ambition d'aménager la chapelle en auditorium pouvant accueillir des concerts de musique de chambre ou de jazz. Le projet ficellé par Gérard Larrat, alors adjoint à la culture, doit allier la musique à la préservation du patrimoine. Les travaux pour un montant total de 3 500 000 francs sont confiés au cabinet d'architectes Tarbouriech avec un cahier des charges bien précis:
Réparations du plafond mouluré, remise en état des pièces dégradées, remise en valeur des encadrements, pose de meneaux en pierre dans les trois fenêtres de la tribune nord, nettoyage des revêtements de sol, remise en état des éléments en bois des tribunes, le plafond en bois retrouvera sa teinte grise et jaune d'origine, restauration du décor peint sur le mur de la tribune, pose de tentures pour améliorer l'acoustique...
La chapelle prise depuis le choeur avant les travaux
Le choeur de la chapelle accueille aujourd'hui les conférenciers et les petites formations orchestrales, programmées dans la saison du théâtre municipal. La jauge de la salle est d'environ 200 places assises et offre toutes les garanties pour passer un très bon moment.
Le travail de restauration est vraiment remarquable. Carcassonne peut s'enorgeuillir de posséder un très bel outil à vocation culturelle. Un seul bémol toutefois... Le manque de signalisation dans la Bastide pour atteindre l'auditorium et l'entrée très austère donnant sur la rue des Etudes. Il serait également indispensable que l'auditorium possède son propre matériel (Micro, video projecteur...) pour les conférenciers.
Au moment des restaurations, les graphitis d'anciens élèves sur la galerie de la chapelle.
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