D'après Henri Alaux dans son ouvrage "Carcassonne, quartiers et faubourgs au fil du temps", l'abattoir de Carcassonne fut érigé en 1881 en bordure du chemin menant au hameau de Montredon. Avant cette date, l'abattage des animaux avait lieu en ville. La découverte que nous venons de faire sur le site du ministère de la culture, semble indiquer qu'il existait un projet d'abattoir dès 1841. Plusieurs plans des bâtiments ont été dressés jusqu'en 1848, date à laquelle s'arrêta le règne de Louis-Philippe Ier, Roi des Français.
Plans de 1841
Le corps extérieur du bâtiment
L'intérieur de la salle d'abattage
Plan de 1848
La charpente
L'abattoir de Carcassonne au début du XXe siècle se composait de bâtiments : Maison du gardien, bouveries, bergeries, porcheries, écuries, salle d'abattage... Cet endroit dans lequel travaillaient de nombreux Carcassonnais se trouvait à la sortie de la ville, dans une zone dépourvues d'habitations.
© Claude Marquié
L'abattoir avant sa destruction en 1985, ordonnée par le Conseil municipal de Raymond Chésa. Seules les maisons du gardien situées à l'entrée ont été conservées.
Ironie de l'histoire, ce lieu a été baptisé "Espace Jean Cau" du nom du secrétaire Carcassonnais de Jean-Paul Sartre qui fut également écrivain et surtout, défenseur de la tauromachie. L'ancien abattoir rasé de ses bâtiments sert encore pour une autre espèce de boucherie, appelée corrida.
© isabellechesa.com
À cet endroit, selon la volonté de Raymond Chésa — aficionado convaincu — est dressé chaque mois d'août des arènes en bois démontables. Le projet de l'ancien maire était de les réaliser en dur, mais après son décès en 2005, son successeur M. Larrat en a décidé autrement. Je ne suis d'ailleurs pas convaincu que le maire actuel soit un fervent amateur de ce genre de danses bovines sanguinaires. Pour s'en excuser, on retranche derrière la tradition... Considérons qu'il y a des traditions occitanes pacifiques et spitituelles que l'on a remisé aux placards, mais qu'il vaut mieux satisfaire et amuser une poignée d'agités de la muleta.
Il en faut pour tous les goûts, dit-on...?
Merci à Sylvain le Noach pour son concours
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