Quelques mois après les élections municipales de 1983 et plus exactement le 1er octobre, sortait en kiosque le premier numéro d'un mensuel politique à rayonnement local.
Le carcassonnais déchaîné
prenait ainsi à défaut l'ensemble de la classe politique audoise en tentant de se rendre aussi intéressant qu'un illustre canard parisien, celui-ci, enchaîné. Sous la plume rédactionnelle de J-F Ruffié et de plusieurs de ses enquêteurs dont Axel Duffour, Guy Hottin, Régis Jeangéraud, Anne Brobomsky, Philippe Martin et Paul Izaï, le journal à caractère irrévérentieux allait distiller ses bons et mauvais points aux élus. Oui, même les élus du conseil municipal de la ville avaient régulièrement une note sur vingt et rarement la moyenne. Le but était-il d'informer? Il semble d'abord qu'il eût été choisi comme ligne éditoriale de polémiquer tout azimut dans un style à la limite de la diffamation. Ce canard sur papier glacé a dû en refroidir plus d'un dans les cercles politiciens. Pas seulement, car en dernière page de certains numéros se retrouvait une liste de noms d'anciens miliciens, cités en référence comme ayant pactisé avec Vichy. Le carcassonnais déchaîné n'a pas publié longtemps (deux ans peut-être) mais il a fait en son temps couler beaucoup d'encre... noire et rouge.
À l'heure actuelle, il est certain que ce magazine paraîtrait bien trop poli. Ceci par rapport à des Carcassonnais courageux qui, se cachant sous des fausses identités, distillent propos homophobes, racistes et sexistes sur Facebook à l'endroit de personnes respectables. Ceci en toute impunité. Eh! oui, ils n'ont que cela à faire de leurs journées et comme ils ne sont jamais inquiétés, ils ont même tendance à se multiplier. Si Facebook avait existé sous Vichy, il y aurait eu davantage de dénonciation et de personnes dans les prisons politiques du régime.
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