Le vieux Hot club carcassonnais fondé avant guerre par Jean Osmont sommeillait depuis trop longtemps, quand cinq cinglés de swing fondèrent les "Jazz Landers": Roger Alonso (Saxophone), Michel Sauret (Trombone), Robert Rivals (Contrebasse), André Malacan (Trompette), Jean-Pierre Carayol (Batterie). Parmi eux, seul le Dr Malacan avait connu les grandes heures du Hot club dont il fut une des chevilles ouvrières, au temps du cabaret "Le congo" dans la rue de l'Aigle d'or. L'amalgame entre l'héritage New Orleans et le Be-bop de Charlie Parker allait donner au groupe loin des querelles passées, un formidable élan d'amitié et de respect mutuel.
Les "Jazz Landers" se revendiquèrent comme des ruraux, provinciaux occitans comme le mot anglais "Lander" semble le signifier. Le jazz qui est né dans les champs de coton de la Louisiane ne saurait les contredire. C'est un art musical populaire dont l'essence est le swing, rythme ternaire sur lequel s'articule autour d'un thème de départ, l'imagination mélodique (Chorus) de l'instrumentiste. Contrairement à la musique classique où tout est écrit à l'avance, là, souvent les meilleurs jazzmen ne savaient pas lire la musique. Mais quel feu d'artifice mélodique, rythmique et harmonique !