Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

faust

  • Le triomphe de Suzanne Sarroca dans sa ville natale, le 1er mai 1962

    Le 21 février 1961 est constituée dans une salle du théâtre municipal,"l'Association des choeurs du Festival de Carcassonne". Cette formation de chanteurs Carcassonnais amateurs, puisée au sein du choeur de la cathédrale St-Michel, était dirigée par Georges Cotte et Jean Amiel. Elle devait participer aux productions des opéras programmés durant la période du Festival de la Cité.

    Copie.jpg

    © P. Hyvert

    Pierre Hyvert (debout), Jean Amiel (centre), Georges Cotte (droite)

    Les choeurs du Festival allaient se distinguer le 22 juin 1961 au théâtre municipal dans "l'Hommage à Camille Saint-Saëns" dirigé par Georges Cotte avec les solistes de l'Opéra de Paris dont Myriam Djavan (soprano), Geneviève Leroy-Thiebaut, contralto de l’Opéra (Dalila); Maurice Blondel, ténor de l’Opéra (Samson); André Jonquères, baryton de la Radio-Télévision (Le Grand Prêtre).

    Copie 2.jpg

    © P. Hyvert

    On reconnaît Mlle Mailhac, Mme Jean Amiel, Mlle Bels, Zélie Lacoste

    Carcassonne possédait en ce temps-là non seulement un choeur amateur très important, mais également une Harmonie municipale avec des éléments primés dans les conservatoires du musique. 

    Copie 3.jpg

    © P. Hyvert

    Pierre Hyvert, Jean Malaval, Marius Laffargue, Sablayrolles, Mlle Mailhac, Mme Escoupérié

    L'année suivante, Jean Alary qui avait en main la direction du théâtre municipal, eut l'idée de monter une production de Faust - le chef d'oeuvre de Charles Gounod. Cet opéra composé d'après la pièce de Goethe, reste encore de nos jours, le plus représenté à l'Opéra de Paris. Le désir d'Alary fut de proposer à la soprano Carcassonnaise Suzanne Sarroca, qui allait avec la Scala de Milan inaugurer l'ouverture de l'opéra de Genève quelques mois plus tard, le rôle de Marguerite. Il se mit alors en relation avec Louis Nègre - son mari et impresario - afin de la faire chanter pour la première fois dans sa ville natale. La fille d'une épicière de la rue Trivalle devenue star internationale de l'Art lyrique, acceptait de se produire à Carcassonne, alors qu'elle triomphait à Milan, Rome, Paris et New-York. C'est là toute la délicatesse et l'humilité de Suzanne Sarroca, qui même à 90 ans, ne l'ont toujours pas quittées. 

    Copie 4.jpg

    © P. Hyvert

    Les chœurs de Faust à la Cité

    Tenez-vous bien ! La distribution de ce Faust à Carcassonne rassemblait ce qui se faisait de mieux comme chanteurs français à cette époque.

    Dr Faust : José Luccioni (1er acte) et Paul Finel

    Marguerite : Suzanne Sarroca

    Méphistofélès : Xavier Depraz

    Valentin : Michel Dens

    Siébel : Mireille Martin

    Dame Marthe : Colette Gérardin

    Wagner : Georges Borrot

    Le Grand orchestre de Toulouse fort de 36 instrumentistes, les choeurs du Festival de Carcassonne, de Nîmes et de l'opéra de Toulon étaient dirigés par Georges Gayral. Les décors provenaient du théâtre du Capitole de Toulouse. C'est la maîtresse du ballet du Capitole - Simone Techeney - qui avait réglé "La nuit de Walpurgis". On peut retrouver son interview en cliquant ci-dessous.

    https://www.youtube.com/watch?v=MTq5NfMWjQY

    DSC00840.jpg

    Paul Finel, Suzanne Sarroca et Xavier Depraz

    Au cours du troisième acte, au moment où Suzanne Sarroca (Marguerite) chantait "Anges purs, anges radieux", son mari qui avait été pris d'un malaise dans la journée, succombait à une embolie pulmonaire. On la tint à l'écart de la nouvelle jusqu'au moment où dans la voiture, elle effectuait le trajet du retour vers sa maison natale, rue Camille Saint-Saëns. C'est là qu'elle apprit le décès brutal de Louis Nègre à l'âge de 59 ans. Ce grand chanteur et professeur de chant au conservatoire de Toulouse fut inhumé à Carmaux dans le Tarn.

    DSC00842.jpg

    Louis Nègre

    Les représentations de ce Faust à Carcassonne resteront inoubliables pour tous les amoureux de l'Art lyrique, mais surtout bien tristes pour Suzanne Sarroca. Elles prouvent s'il le fallait que notre ville possédait des éléments de valeurs à la tête des orchestres, des théâtres et des chœurs. Aujourd'hui, nous allons simplement écrire avec fatalité et pour ne fâcher personne qu'il s'agissait certainement... d'un autre époque. Que chacun se fasse une idée du niveau actuel

    Sources

    La dépêche / Le Midi-Libre

    Remerciements

    Pascal Hyvert et Arlette Moulin

    _____________________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017